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Le G7 critique encore et toujours le nouveau code minier

Comme à Cape Town, lors de la conférence Mining Indaba, le code minier était au centre des discussions de la DRC Mining Week.
Comme à Cape Town, lors de la conférence Mining Indaba, le code minier était au centre des discussions de la DRC Mining Week. En effet, si Indaba s’est tenu au moment des derniers débats sur ce texte promulgué le 9 mars 2018, la DRC Mining Week s’est ouvert quelques jours à peine après la publication de ses décrets d’application, le 10 juin 2018.

Lors du « Petit-déjeuner des matières premières » du 15 juin, les panélistes de la table ronde, Mark Bristow, le PDG de Randgold Resources, Louis Watum, directeur général d’Ivanhoe Mines en RDC, André Kapanga, à la tête des opérations de Tenke Fungurume Mining, et Boris Kamstra, PDG d’Alphamin Resources Corporation, ne se sont pas fait prier pour critiquer le texte et décrire ses conséquences néfastes.

Premier à s’exprimer, Mark Bristow a rappelé que, si le potentiel était énorme pour l’or en RDC, le manque d’infrastructures était loin d’être le seul obstacle au développement du secteur aurifère dans le pays. Si la nouvelle loi devrait permettre à l’État congolais d’engranger des revenus plus élevés, le texte ne va pas dans le sens d’une augmentation des investissements dans le pays.

Louis Watum a également affirmé que la RDC pouvait devenir un leader de la production de cuivre mondiale, car la hausse des quantités du métal rouge qui seront sur le marché à l’avenir ne devrait pas venir du Chili. Le potentiel de croissance est bien plus grand en RDC, mais l’incertitude liée aux lois et règlements pourrait faire que les miniers y réfléchiront à deux fois avant de venir investir dans le pays. Pour Louis Watum, la RDC, en phase de révision de son cadre légal et réglementaire, mais aussi à quelques mois d’un potentiel scrutin présidentiel, est véritablement à un point d’inflexion. Le secteur du cuivre peut voir le million de tonnes annuelles croître dans les prochaines années, mais pourrait également couler…
Dans le même sens, André Kapanga a mis en garde, affirmant que, si la RDC regorge de cobalt, utilisé dans les smartphones, les voitures électriques et les batteries, trois industries en plein boom, l’État congolais doit respecter les accords qu’il a signés (NDLR les conventions minières et leurs clauses de stabilité) s’il ne veut pas repousser les investisseurs miniers potentiels.

Tous les panélistes ont ensuite souligné l’aspect encore très flou de la nouvelle législation.
Louis Watum a déclaré que le problème pour les miniers était de ne pas savoir à quelle sauce ils allaient être mangés dans les prochains mois, ce qui peut entraîner une difficulté à lever des fonds sur les marchés. Ceci alors qu’Ivanhoe est en phase de développement de ses gisements de Kamoa et Kakula, et doit ainsi lever des fonds. Le DG local de la société de Robert Friedland a même affirmé que, pour trouver des fonds, le Groupe Ivanhoe avait dû vendre une partie de lui-même en cédant près de 20 % de son capital au groupe chinois CITIC.
Pour Boris Kamstra, les règles du jeu étaient claires. Mais celles du nouveau code ne le sont plus, rendant difficile la levée de fonds pour un projet minier en RDC. La mine d’étain de Bisié, en pleine construction par Alphamin, a pourtant besoin de fonds.
Mark Bristow a également critiqué ce flou, le rendant coupable de la chute de 20 % du prix de l’action de Randgold ces derniers mois, et comparait ce manque de clarté et de stratégie aux embouteillages à Kinshasa, où personne ne sait où il va.
André Kapanga a dénoncé le fait qu’en 2010, le gouvernement avait promis que la révision de la convention de TFM serait la dernière…
Seul le cinquième orateur ce panel, Jason Brewer, DG de Force Commodities, explorateur de lithium près de Manono, était plutôt prudemment optimiste. L’homme d’affaires dit en effet avoir réussi à lever des fonds ces derniers mois.
Tous ont insisté sur la nécessité d’un renforcement du dialogue entre les différentes parties prenantes du secteur.

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