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Hugh Masekela la trompette de la liberté

Il était une légende. Pionnier de l’afro-jazz, le trompettiste sud-africain et militant anti-apartheid est décédé mardi 23 janvier 2018 à l’âge de 78 ans à Johannesburg.
Il était une légende. Pionnier de l’afro-jazz, le trompettiste sud-africain et militant anti-apartheid est décédé mardi 23 janvier 2018 à l’âge de 78 ans à Johannesburg.

Hugh Masekela
« Après une bataille très longue et courageuse contre le cancer de la prostate, il est décédé paisiblement à Johannesburg, en Afrique du Sud, entouré de sa famille », a put-on lire dans le communiqué rendu public par sa famille. Le légendaire musicien de jazz sud-africain Hugh Masekela est mort à Johannesburg le 23 janvier à l’âge de 78 ans.
Le président sud-africain Jacob Zuma a salué « un artiste de jazz, un trompettiste de légende, un défenseur de la culture et un vétéran de la lutte de libération » contre l’apartheid. « Il a gardé vivante la flamme de la liberté en luttant, grâce à sa musique, contre l’apartheid », a estimé Monsieur Zuma.
Il fut le pionnier de l’afro jazz et symbole de la lutte contre l’apartheid, comme son ex-femme Miriam Makeba, sa compatriote en exil qu’il épouse à New York en 1964, ou le pianiste Abdullah Ibrahim avec qui il a beaucoup collaboré. Hugh Masekela est indissociable de l’Histoire sud-africaine.

L’artiste né en 1932 dans le township de Kwa-Guga près de Johannesburg, Masekela aura la vision de sa future vocation de trompettiste à l’âge de 14 ans en découvrant dans un cinéma de son quartier le film Young Man With A Horn sur la vie du jazzman Bix Beiderbecke interprété par Kirk Douglas. Il appris le piano avant de se voir offrir une trompette par l’archevêque Trevor Huddleston . « Je l’ai prise et je me suis senti comme un poisson dans l’eau « , racontait-il. Sa liaison avec le monde de la pop va persister au fil des années. Il joue avec le maître de l’afrobeat, le Nigérian Fela Kuti, et participe en 1974 à l’organisation du festival en amont du duel de boxe historique entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa en République Démocratique du Congo.

Compositeur, chanteur engagé Masekela fuira l’apartheid au début des années 60 et s’exilera Grande-Bretagne puis aux États-Unis. Protégé de Harry Belafonte, Miles Davis ou Dizzy Gillespie il a également collaboré avec les musiciens Paul Simon et Herb Alpert. Il sort son premier album Trumpet Africa en 1962 et intègre très vite dans son jazz ses racines sud-africaines comme dans le titre Mbaqanga sur son second album Grrr sorti en 1965.
Dans les années 1980, il construit un studio d’enregistrement mobile au Botswana et part en tournée avec Paul Simon pour le fameux album « Graceland ».
Rentré au pays après la chute de l’apartheid, Masekela continue à faire entendre sa voix sur scène mais aussi en politique. « On peut sans hésitation dire que frère Hugh était un des grands architectes de l’afro-jazz et qu’il a élevé l’âme de notre nation grâce à sa musique intemporelle », a ajouté le Président Zuma.
Plusieurs des compositions de Hugh Masekela ont évoqué les luttes anti-apartheid de la majorité noire d’Afrique du Sud. Sa pièce «Bring Him Back Home» a servi d’hymne à la libération du militant sud-africain Nelson Mandela.

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