Contacté par Africa Mining Intelligence, GFI affirme que, si aucun accord en ce sens n’a été signé pour l’instant, il n’est pas impossible que le groupe s’implique un jour de nouveau dans l’exploitation du terril. Certains évoquent une prise de participation possible par des investisseurs chinois. Un groupe basé dans le Zhejiang, Huayou Cobalt, est déjà très présent dans le cobalt congolais via sa filiale Congo Dongfang International Mining (AMI nº414).
Toutefois, la société sud-africaine Shamrock Global Group, qui affirme avoir signé en 2016 un accord avec la Gécamines lui donnant le droit d’exploiter une partie des scories produites sur le terril de Lubumbashi, n’a pas dit son dernier mot. La transaction n’ayant pas été validée ni son accès au site autorisé, Shamrock avait lancé fin 2017 un arbitrage à la Chambre de commerce internationale (ICC) contre la Gécamines (AMI nº403). La société sud-africaine a aussi lancé en 2018 une procédure au tribunal de commerce de Bruxelles contre GFI, estimant que ce dernier lui a fait subir des dommages en retardant et en empêchant la mise en œuvre de son accord avec la Gécamines.
Toute relance de l’exploitation du terril de Lubumbashi dépend néanmoins de la remise en état du four de l’usine du site, opération qui devrait durer de longs mois. En effet, la destruction du four actuel devrait durer un mois environ. Puis, au moins huit mois seront nécessaires pour fabriquer les différents éléments du nouvel équipement, grâce à des matières premières venues d’Inde et de Chine mais en utilisant la technique d’experts autrichiens. Ces dernières devront ensuite être transportées vers Lubumbashi et enfin montées. GFI, qui s’est engagé à réparer le four, aurait créé une nouvelle entité pour coordonner les travaux, la totalité de ses participations dans l’usine du terril et dans la STL (Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi) ayant été transférée à la Gécamines.
Louise Margolin