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Transpolis, une ville factice pour tester les voitures autonomes

Le système d’intelligence artificielle des voitures du futur doit aussi apprendre à conduire. Près de Lyon, une ancienne base militaire a été transformée en ville fantôme. Un site irréel où sont testés des véhicules sans chauffeur et des équipements routiers innovants. Sans risque d’accident.
Le site paraît presque caché au milieu des champs de la plaine de l’Ain, dans l’est de la France. Une ancienne base militaire transformée en ville-laboratoire. Tout y est, ou presque : des ronds-points, des feux tricolores, des arrêts de bus, des bâtiments et… des piétons, virtuels mais mobiles. Surtout, Transpolis compte des routes, urbaines, départementales et autoroutières.

12 kilomètres de voies au total sont répartis sur 80 hectares dans cette cité-fantôme, vide de tout réel habitant. C’est unique en Europe et même le concurrent américain, M-City, dans le Michigan, ne propose pas une telle diversité de situations. Vraies voitures et faux piétons

Dans ce décor un peu irréel, les transports du futur croisent des piétons ou des cyclistes en mousse, capables de résister aux éventuels accidents.

Inauguré officiellement ce mardi 2 juillet, le lieu est destiné à tester en condition proche du réel et grandeur nature les moyens de transports du futur, à commencer par les véhicules autonomes. Il est à disposition des constructeurs, fabricants et start up innovantes. Ces clients peuvent établir leur propres scénarios, changer le marquage au sol ou déplacer des feux tricolores.

Les routes de cette ville factice sont longées de 30 km de fibres optiques souterraines. Cela permet d’ajouter des capteurs n’importe où en bordure de chaussée et de déplacer à l’envie les équipements et les caméras de contrôle.

Ici, sont déjà testées des navettes sans chauffeur dont les freinages un peu trop brusques demandent des réglages. Sont pratiqués aussi des crash-tests pour vérifier la résistance de nouvelles barrières de sécurité et de séparateurs de voies. Un opérateur télécom a également installé des antennes 5G expérimentales afin d’accélérer la transmission de données entre les véhicules testés. Une préfiguration d’un avenir dans lequel les voitures s’enverront mutuellement leur position géographique afin d’éviter toute collision.

Lignes blanches modulables

Transpolis est aussi un lieu d’expérimentation de nouveaux équipements routiers : des lampadaires qui ne s’allument qu’au passage d’un véhicule ou des lignes blanches modulables. Celles de la start-up Flowell peuvent s’éteindre et s’allumer sur commande. Ces lignes de séparation permettent par exemple d’augmenter ou de réduire le nombre de voies de circulation : la largeur d’une autoroute pourrait passer de deux à trois voies dans un sens le matin pour les trajets vers le lieu de travail des automobilistes, et offrir ces trois voies dans l’autre sens pour leur retour à la maison le soir.

Transpolis se place au coeur d’un écosystème de la mobilité dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Autour de Lyon, s’est créé il y a cinq ans l’un des deux concepteurs français de navettes électriques autonomes, Navya.

Le camion du futur

L’entreprise expérimente déjà certaines de ses navettes en condition réelle. L’une circule sur route ouverte, c’est-à-dire au milieu de la circulation automobile classique. Un circuit, situé dans une zone industrielle, ouvert au public et gratuit. Mais ce test, qui n’attire qu’une trentaine de passagers par jour, montre les limites actuelles de l’autonomisation. Le véhicule supporte difficilement d’être doublé par des voitures. Cela démontre la pertinence de poursuivre aussi des essais à Transpolis.

Dans la région lyonnaise également, à Saint-Priest, se trouve le siège mondial du constructeur de poids lourds Renault Trucks. Le groupe, filiale de Volvo, imagine déjà les transports de marchandises du futur, avec par exemple un concept de camion à remorques modulaires, dont les différents conteneurs peuvent se détacher individuellement.

Un concept qui sera peut-être un jour testé en condition presque réelle sur les routes bardées de capteurs de Transpolis. Renault Trucks fait partie des 25 actionnaires privés et publics regroupés au capital de la ville fantôme, aux côtés de collectivités locales et de l’Etat français. Au total, 20 millions d’euros ont été investis.

TV5 / MCP, via mediacongo.net

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