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Désiré Balazire a foi en l’avenir de Congo Airways

DB : Nous exploitons actuellement dix villes et nous allons bientôt ouvrir d’autres lignes, à condition que les aéroports soient dans les normes.

À 55 ans, Désiré Balazire Bantu a le profil d’un manager expérimenté. C’est à lui que le gouvernement a fait appel pour redresser Congo Airways qui avait pris un mauvais décollage. Aujourd’hui, il se dit confiant en l’avenir. Son expérience de trente ans dans la gestion financière, l’audit et la gestion stratégique d’entreprises a pèse dans son plan de redressement.

Mining &Business : Comment le personnel a-t-il accueilli les mesures drastiques prises par l’employeur, visant notamment la réduction des salaires de 17 % ?

Désiré Balazire : J’ai parlé avec toutes les catégories d’agents et les cadres. J’ai leur ai donné des exemples à travers le monde, en leur montrant que certains pays ont fait le choix de donner de gros salaires mais sans assurance d’un travail de longue durée, tandis que d’autres payent des salaires décents et gardent les travailleurs longtemps. Face à la situation de leur société, nos agents devaient faire un choix et consentir des sacrifices. Ils ont accueilli favorablement la mesure de réduire les charges de l’entreprise, dont les salaires, pour qu’ensemble nous puissions bâtir la société.

Désiré Balazire Bantu

M&B : Vous avez hérité d’un personnel pléthorique, 426 agents, pour une compagnie qui a démarré avec seulement deux avions.

DB : Redresser la compagnie signifiait qu’il ne fallait plus recruter. La norme internationale est d’environ 35 employés par avion. Mais à Congo Airways, pour vendre les billets, nous devons avoir des agences, des gens qui encaissent manuellement alors qu’ailleurs, tout se fait électroniquement et à des coûts abordables. Ailleurs, le gros du personnel est constitué des navigants tandis que l’administration est tenue par un personnel réduit.

M&B : À ce jour, seulement 51 agents ont été licenciés. Et les autres ?

DB : Nous allons les mettre dans les trois filiales que nous allons créer : une filiale handling, une filiale pour la sûreté et une filiale de maintenance des avions. Actuellement, 18 jeunes ingénieurs congolais suivent une formation assurée par Air France Industrie et des cours de certification pour devenir des mécaniciens reconnus internationalement.

M&B : Comment aller de l’avant avec une flotte de seulement 4 avions ?

DB : Nous exploitons actuellement dix villes et nous allons bientôt ouvrir d’autres lignes, à condition que les aéroports soient dans les normes. En tout cas, nous sommes la compagnie qui a les avions les plus jeunes. Avec une moyenne d’âge de 7 ans, nos avions sont modernes et permettent de voyager dans un très bon confort.

M&B : Mais votre rayon d’action est limité au territoire national.

DB : Les discussions sont déjà engagées avec des constructeurs, notamment Boeing et Airbus, pour acquérir des avions long courrier. Congo Airways sera en mesure d’aller en Asie, notamment à Dubaï et en Chine, et aussi en Europe. Nous avons déjà obtenu notre certificat de transporteur aérien. Pour l’instant, nous attendons que l’OACI valide le processus par lequel Congo Airways a été certifié par l’Autorité de l’aviation civile congolaise. Congo Airways attend l’audit IOSA requis par l’IATA. Nous avons déjà deux codes IATA et trois autres codes pour préparer les LTA pour les cargos. Ce qui reste, c’est d’être reconnu comme membre de l’IATA et préparer la certification FCO (Fed Country Operator), qui ouvre le ciel vers l’Europe. Ca sera très certainement dès l’année 2019, le temps d’acquérir de nouveaux avions.

Désiré Balazire Bantu

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