Menu
in

Entretien avec Serge BILAMBO de Standard Bank

la Standard Bank RDC est très attachée au secteur des mines de la République Démocratique du Congo, secteur qui représente un élément important de sa stratégie en RDC.

Mining and Business Magazine a rencontré à Indaba Mining Serge Bilambo responsable des projets miniers à la Standard Bank

Mining and Business Magazine :  Monsieur Bilambo, parlez-nous des nouveaux projets qui vont compter en 2018-2019 ?

Serge Bilambo : les deux prochaines années 2018-2019 devraient voire quelques projets intéressants évoluer de manière significative:

– Certains en phase de production comme celui de la société SICOMINES qui devrait atteindre sa production maximale ou celui de Kamoto Copper Company dont le démarrage de la nouvelle usine de production a eu lieu il y a quelques semaines et qui projette une production significative dès cette année 2018 avec pour objectif d’atteindre sa production maximale fin 2019;

– D’autres en phase de construction ou de préparation de la mine comme celui KAMOA/KAKULA du groupe Zijin, celui KIPUSHI CORPORATION du groupe IVANHOE en partenariat avec la GECAMINES, celui de METALKOL du groupe ERG et encore celui du gisement de DEZIWA avec la société SOMIDEZ;

Tous ces projets reflètent le dynamisme du secteur minier de la République Démocratique du Congo aidé par l’évolution des cours de certains minerais comme le cobalt et le zinc. La République Démocratique du Congo devrait donc très vraisemblablement atteindre une production de 1,25 -1,30 millions de tonnes de cuivre à la fin de l’année 2018 et conforter sa position sur le continent africain.

MBM : Quels sont les conséquences concrètes des changements  du code minier qui va obliger les entreprises à rapatrier 60% des devises au lieu de 40%?

SB : Je voudrai d’abord relever le fait que toutes les parties, à savoir le gouvernement de la République Démocratique du Congo, les opérateurs du secteur des mines, les bailleurs de fonds et la société civile étaient tous d’avis que le Code Minier en vigueur et promulgué en 2002, tout en ayant favorisé la relance du secteur des mines de la RDC avait des faiblesses et qu’il était indiqué de l’améliorer.

Le Code Minier de 2002 obligeait aux opérateurs titulaires des droits miniers de rapatrier un minimum de 40% de leurs recettes d’exportation. Cette disposition qui était aussi reprise dans la Réglementation de Change de la Banque Centrale du Congo a été renforcée par cette dernière en Octobre 2014 en restreignant l’utilisation de cette portion des recettes rapatriées au sein de l’économie domestique. Ainsi ces 40% des recettes d’exportations rapatriées ne peuvent qu’être utilisés que pour effectuer des paiements locaux.

Les opérateurs miniers éprouvaient des lors des difficultés à absorber ces recettes rapatriées du fait que plusieurs de leurs fournisseurs étaient à l’étranger.

La loi sur la sous-traitance locale visant la promotion d’une sous-traitance locale et l’émergence d’une classe moyenne en République Démocratique du Congo allait donc dans le même sens en offrant au secteur des mines des possibilités d’absorbation desdites recettes localement au bénéfice des sous-traitants locaux. Il me parait donc indispensable d’encadrer la sous-traitance locale afin de la professionnaliser, la rendre efficace et compétitive et donner ainsi une chance à ce que cette loi permette d’atteindre les objectifs fixés.

Cependant, il sied de noter que les opérateurs miniers éprouvent des difficultés à trouver une sous-traitance locale spécialisée, professionnelle et offrant des services de qualité et aux standards internationaux.

Si cette disposition a augmenter le minimum des recettes d’exportation à rapatrier de 40% à 60% est une nouveauté apportée au nouveau Code Minier, ce que je ne peux confirmer car n’ayant pas encore pris connaissance de toutes les dispositions dudit Code Minier, je pense que ceci ne va faire qu’exacerber le sentiment et la frustration du secteur en ce qui concerne la hauteur du minimum à rapatrier et les restrictions d’utilisation desdits fonds (économie domestique uniquement). Il est vrai que l’économie de la RDC est fort dépendante du secteur des mines, principale source de devises mais les possibilités d’utiliser lesdits flux au sein de l’économie nationale demeurent une préoccupation pour les opérateurs du secteur des mines.

Toutefois il convient de souligner que dans les pays d’Afrique de l’Ouest, les opérateurs miniers ont l’obligation de rapatrier 100% des recettes d’exportation alors que plus près de nous, en Zambie, les opérateurs miniers n’ont aucune obligation à rapatrier les recettes d’exportation. Tout ceci pour dire que cette disposition n’est pas une exception congolaise mais nécessite une réflexion approfondie.

MBM: Une information à communiquer ?

SB : Je voudrai juste conclure en rappelant que la Standard Bank RDC est très attachée au secteur des mines de la République Démocratique du Congo, secteur qui représente un élément important de sa stratégie en RDC. La Banque a consenti des investissements importants afin de doter sa filiale en RDC des outils technologiques de pointe et de lui permettre de continuer à accompagner ces clients du secteur des mines ainsi que leur chaine des valeurs et les faire bénéficier de sa longue expérience et son expertise du secteur.

Nous espérons donc que les incertitudes actuelles liées à la Révision du Code Minier ne viendront pas perturber la dynamique actuelle du secteur et que les différents intervenants pourront harmoniser leurs vues et permettre au secteur de retrouver une certaine sérénité.

Je vous remercie.

Quitter la version mobile