Menu
in

Son Excellence Alain Rémy, Ambassadeur de France en RDC

AR : Le numérique et l’agrobusiness, à eux seuls, ne sortiront pas la RDC de ses problèmes. Il y a des thématiques qui ont été prises en marge des deux principales. Là, je pense en particulier au secteur de l’assurance qui est en cours de régularisation et d’organisation.

La 4e édition de la semaine française de Kinshasa s’est déroulée du 24 au 27 mai dernier. À cette occasion, Mining & Business s’est entretenu avec Son Excellence Alain Rémy, Ambassadeur de France en République Démocratique du Congo.

Mining & Business : Le contexte économique actuel est très difficile. Comment expliquez-vous l’organisation de la semaine française durant cette période difficile ?

Alain Rémy : Ne pas organiser la semaine française cette année aurait été un mauvais signal, aurait suscité l’inquiétude. Cela aurait été un signe de démission, un signe de désengagement. Il y a une part de foi dans cette action, dans notre démarche, qui est une fois de plus une démarche commune, et cette part de foi se fonde sur la volonté. Il y a des difficultés, mais la volonté peut surmonter ces difficultés-là : la volonté de ne pas considérer que, parce qu’il y a des difficultés, on s’abstient ou on se retire. Au contraire, quand il y a des difficultés, on travaille à les surmonter avec la Chambre de Commerce, avec les Conseillers du Commerce Extérieur, avec l’Ambassade. Il y a une volonté de rester et une détermination de continuer à travailler ici malgré les difficultés. Nous vivons dans un monde difficile, un monde globalisé, et si nous reculons à chaque fois qu’il y a un obstacle, nous n’irons pas très loin.

M&B : Combien d’entreprises françaises qui sont ici en RDC évoluent dans l’agrobusiness ? Pourquoi CFAO RDC ne s’implique-t-il pas dans l’agroalimentaire en RDC ? Et que faudrait-il pour que cette semaine soit une réussite ?

AR : Je ne pourrais pas répondre au nom de CFAO, car je ne suis habilité à le faire. Concernant les entreprises françaises qui travaillent dans le secteur de l’agro-industrie, la réponse est qu’il n’y en a pas. Il n’y en a pas parce que les entreprises françaises ne viennent pas sans aucun répondant. Il faut des partenaires, il faut défricher – au sens figuré – le terrain pour essayer de trouver les bons endroits, les bonnes sociétés, les bons partenaires. On n’arrive pas dans un terrain qui est totalement vierge. Il faut pouvoir s’appuyer sur des infrastructures, sur des réseaux pour la production, pour la distribution, pour la commercialisation. Les entreprises françaises ne viennent pas s’il n’y a pas déjà un soubassement, une réalité de l’agro-industrie et de l’agrobusiness dans le pays.

Pour parler de la réussite : la première chose, c’est la fréquentation. On a eu une très belle fréquentation l’année dernière. Nous pouvons encore viser plus que les 11.000 visiteurs de l’an dernier. C’est un indice, ce n’est pas la totalité de la réponse. C’est un indicateur comme un autre. Et un autre indicateur sur lequel il faut vraiment insister, c’est le job-dating, cette confrontation entre l’offre et la demande de travail, entre les entreprises françaises qui offrent des emplois aux jeunes Congolais et les jeunes Congolais qui viennent chercher des emplois, souvent très qualifiés. Au-delà de ça, il y a une dynamique qui est celle de relancer un courant d’échanges dans différents domaines, principalement, mais pas seulement dans le numérique et l’agrobusiness, de redonner vie, de redonner corps à une démarche de rapprochement économique et commercial, en apportant des investissements. À côté de ces éléments chiffrés, il y a aussi une sorte d’ambiance, des éléments d’ambiance qui montrent que, oui, ça vaut la peine de venir travailler au Congo.

M&B: Est-ce que les deux secteurs, le numérique et l’agrobusiness, les thèmes choisis pour cette année, sauveront la RDC ?

AR : Le numérique et l’agrobusiness, à eux seuls, ne sortiront pas la RDC de ses problèmes. Il y a des thématiques qui ont été prises en marge des deux principales. Là, je pense en particulier au secteur de l’assurance qui est en cours de régularisation et d’organisation. C’est aussi un thème sur lequel on a pensé mettre l’accent. On a aussi le thème de l’énergie, le problème de l’agriculture, le premier champ agricole en RDC. Donc, il y a beaucoup plus de secteurs que ces deux-là, qui ont été choisis en coordination avec les trois principaux organisateurs. Nous avons choisi les deux thèmes, qui nous paraissaient prioritaires, et l’année prochaine, on en prendra d’autres.

Quitter la version mobile