De nombreuses entreprises françaises sont présentes en RDC, souvent depuis très longtemps. Il peut s’agir de sociétés de taille mondiale comme de PME.
M. Alain Remy, Ambassadeur de France en RDC, présente à M & B la cinquième édition de la Semaine française de Kinshasa. Le rendez-vous annuel d’affaires, ne pas la forme is Renouvelée en profondeur répandrai this aura 2018 édition verser thème « La des affaires en Sécurisation République Démocratique du Congo » et, à l’instar des ANNEES Précédentes, sérums qu’associé au Festival de Jazz- Désormais Célèbre Kif, qui se déroulera en parallèle.
Monsieur l’Ambassadeur, êtes-vous un éclaireur sur le thème choisi cette année ?
Ce qui a été voulu par la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Congolaise, soutenue par l’Ambassade, en mettant au centre de cette semaine la sécurisation des affaires correspond à plusieurs préoccupations des entreprises françaises :
- D’abord sécuriser leurs capacités financières : trop souvent au cours des dernières années, des entreprises françaises ont eu des difficultés d’accès aux financements, et notamment au crédit bancaire, ce qui a perturbé leur développement. Il faut donc réfléchir largement, avec le secteur bancaire, à la manière d’assurer leur trésorerie, pour leur permettre de travailler à la mesure de leurs ambitions.
- Les entreprises se heurtent trop souvent à des tracasseries administratives et procédurales qui peuvent s’apparenter à du harcèlement, notamment d’ordre fiscal : multiplication des contrôles inopinés et injustifiés, condamnation à des amendes pas toujours étayées ou justifiées, recours dont le résultat est trop souvent aléatoire et très éloigné dans le temps. Ces constats sont largement partagés, et ces pratiques sont régulièrement dénoncées par les autorités congolaises elles-mêmes comme un frein à l’investissement étranger. Les entreprises ont besoin de pouvoir travailler dans un environnement stable et prévisible, en un mot sécurisant.
- Obligation pour des chefs d’entreprises expatriés, y compris des directeurs généraux de filiales congolaises de groupes de taille mondiale, de répondre à des convocations ad hominem devant des tribunaux dans des conditions qui trop souvent sortent du droit commun. Ces pratiques ont eu tendance à se multiplier ces derniers mois, suscitant l’inquiétude, y compris pour leur propre sécurité, de responsables qui ne devraient pas avoir à répondre personnellement au pénal d’accusations liées au fonctionnement de l’entreprise qu’ils dirigent.
- Il est clair que ces différents constats relèvent pour beaucoup d’une méconnaissance des procédures, qui conduisent certains protagonistes à agir d’une manière qui n’est pas toujours conforme aux standards internationaux. C’est précisément l’intérêt de la thématique transversale choisie cette année, que de favoriser une bonne diffusion des connaissances et des pratiques, grâce à des contacts entre les investisseurs, les entrepreneurs et les différentes institutions publiques, dans un climat serein et constructif. Si l’entreprise connaît et maîtrise son environnement juridique, fiscal et bancaire, elle pourra se développer plus efficacement.
Pourriez-vous nous parler de la présence économique française en RDC ?
De nombreuses entreprises françaises sont présentes en RDC, souvent depuis très longtemps. Il peut s’agir de sociétés de taille mondiale comme de PME. Quasiment tous les secteurs sont représentés. Je suis moi-même frappé de voir que chaque année, davantage d’entreprises nous demandent des informations sur le climat des affaires en RDC et les conditions d’implantation.
Les Conseillers du Commerce Extérieur présents dans le pays et représentant certaines de ces entreprises répondent dans la mesure du possible à ces interrogations. La Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise, qui a connu un développement rapide ces dernières années, répond elle aussi à ces demandes selon les cas ; elle abrite également dans ses locaux des bureaux qui permettent d’accueillir pour les premiers temps d’une implantation les sociétés désireuses de tester le marché local : à en juger par le taux d’occupation de ces bureaux, il apparaît que c’est une initiative bien adaptée.
Pour élargir ce tableau, j’ajouterai que la Chambre de Commerce a également ouvert, depuis 18 mois, des bureaux à Lubumbashi et à Goma, tous les deux à l’intérieur des Instituts Français dans ces deux villes. Ce « maillage » du territoire représente pour nos entreprises un atout considérable dans leur recherche de partenaires et de marchés.
Peut-on avoir une idée du volume des échanges commerciaux entre la France et la RDC et des perspectives pour l’avenir ?
Si la promotion des investissements privés est primordiale pour l’essor du pays, le développement des échanges commerciaux est également essentiel. Or le niveau de ces échanges est insuffisant et nous devons travailler avec nos partenaires congolais à un renforcement des flux commerciaux. Le potentiel, des deux côtés, est considérable.
Les échanges commerciaux bilatéraux ont été impactés négativement, ces dernières années, par la baisse du cours des matières premières, la dévaluation du franc congolais et le ralentissement des activités des secteurs habituellement moteurs de l’économie congolaise, notamment le secteur minier. Cette tendance lourde des années 2015, 2016, qui n’a pas concerné seulement les échanges avec la France, a cependant connu une embellie au second semestre de l’année 2017, qui semble se confirmer au premier trimestre 2018.
La France reste le 6e partenaire commercial de la RDC, avec un volume d’échanges en 2017 de 90 millions $, et de 24 millions au premier trimestre 2018.
Compte tenu du potentiel et des besoins nationaux, ainsi que de la grande dépendance des agents économiques aux importations, les entreprises françaises ont devant elles des opportunités importantes.
Pourriez-vous nous faire part de l’action de la France en termes de soutien aux entreprises françaises ?
Ce soutien vise à la fois à répondre aux préoccupations exprimées dans ma première réponse, notamment par le biais d’interventions auprès des autorités administratives et économiques du pays, mais aussi à promouvoir les intérêts économiques français. Je reçois chaque semaine des chefs d’entreprises français, aussi bien installés en RDC que venus des états-majors en France, qui sont désireux de mieux connaître le potentiel économique du pays, de mieux appréhender la situation politique et de tisser des liens de partenariat avec des acteurs économiques locaux.
Nous appuyons également les initiatives congolaises qui nous paraissent porteuses d’avenir : il y a dans ce pays un très grand nombre de jeunes, qualifiés et volontaires, qui souhaitent soit créer leur propre entreprise, soit parfaire leur expérience dans de grandes entreprises. Ces jeunes sont parfois regroupés en réseaux, par exemple le réseau Makutano à Kinshasa, et nous avons à cœur, quand nous le pouvons, d’en soutenir l’expansion, notamment en leur facilitant l’accès à l’international.
C’est aussi dans cet esprit que nous avons lancé, il y a quelques mois, des incubateurs de startups dans nos Instituts à Goma et Bukavu. Grâce aux « jeunes pousses » congolaises, ils sont devenus deux lieux de rayonnement de la culture numérique et de l’innovation technologique.
À l’origine de ces projets, la tenue d’un Hackathon robotique, organisé à l’occasion de l’inauguration de notre Institut à Goma en octobre dernier : plus de 90 jeunes y ont participé, dans des domaines aussi variés que l’informatisation et la numérisation de la gestion des écoles, l’optimisation de l’énergie solaire sur base de matériels recyclés, ou la lutte contre la mortalité infantile pour les femmes enceintes.
Il y en avait beaucoup d’autres. Aujourd’hui, certains de ces entrepreneurs sont déjà sur le marché, et développent leurs prototypes et les premières versions commercialisables. Savez-vous que des prothèses de mains sont aujourd’hui fabriquées en impression 3D via l’IF de Bukavu, grâce à un partenariat entre l’hôpital de Chiriri et le Centre Heri Kwetu pour équiper de jeunes amputés démunis ?
Toujours dans le même esprit, nous travaillons avec l’Institut National de Préparation Professionnelle, qui forme des jeunes à des métiers le plus souvent manuels. Comme l’a dit le Président de la République à Ouagadougou, il y a quelques mois, nous devons soutenir la formation professionnelle des jeunes en Afrique. Avec l’éducation, c’est une priorité d’action pour développer durablement le pays. J’ai ainsi participé en avril 2016 à la pose de la première pierre d’un nouveau centre de formation à Bukavu, et l’ai inauguré en octobre 2017. Nous avons aussi posé la première pierre d’Instituts équivalents à Goma, à Mbandaka et à Kisangani.
Tous ces projets ont bénéficié de l’Agence Française de Développement, qui a consacré beaucoup de moyens et d’expertise. Ces projets s’inscrivent également dans une démarche qui donne aux jeunes aujourd’hui désagréables et sans repères les moyens d’une vie professionnelle qui préserve de dérives vers la délinquance ou vers la participation à des groupes armés, en particulier dans la région des Grands Lacs.
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