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Pierre Van de Merckt, directeur général de CEGELEC

PVM : La situation politique actuelle de blocage freine considérablement les investissements et a arrêté les financements extérieurs.

À l’occasion de la 4e édition de la semaine française de Kinshasa, Mining and Business Magazine s’est entretenu avec Pierre Van de Merckt, directeur général de CEGELEC.Mining and Business :  Depuis quand votre société est-elle active en RDC et quels sont ses principaux domaines d’activité?

PVM :Nous sommes arrivés en mars 2012, à l’occasion d’une mission économique organisée par l’AWEX. Nous avons commencé les travaux pour notre premier projet, financé par la Banque Mondiale, en 2014 – l’installation d’un système de bathymétrie de positionnement DGPS sur l’embouchure du fleuve Congo entre Banana et Matadi. Depuis, nous n’avons cessé d’être actifs en RDC. Nos domaines d’activité sont, a priori, les mêmes qu’en Europe, à savoir:

  • Infrastructures: lignes BT, MT, HT THT; postes de transformation, courant continu/courant alternatif, production d’énergie renouvelable ou fossile; éclairage public.
  • Industrie: distribution BT, MT, contrôle commande et de supervision, automatisme.
  • Bâtiments/tertiaire: électricité, éclairage, climatisation, ventilation, systèmes de gestion des énergies; salles blanches (hôpitaux, laboratoires).

Par la force des choses, vu l’état du pays, la très grosse part de notre activité se situe dans l’infrastructure.

M&B Quels principaux problèmes rencontrez-vous dans vos activités ?

PVM : En ce qui concerne la logistique, le très faible équipement des réseaux de transport est un sérieux problème : pas de rail, pas de voies navigables sécurisées, des routes en très mauvais état. Egalement, l’extrême cherté des taxes à l’importation, des moyens de levage et de transport légers et lourds. L’insécurité juridique, elle, est totale, que ce soit sur le plan fiscal, sur le plan social, sur le plan du respect du droit fondamental. L’administration interprète les lois et décrets différemment de province en province. L’administration est arbitraire dans ses décisions ; celles des tribunaux sont….surprenantes. Les lois fiscales changent incessamment. D’autres problèmes sont causés par les qualifications de la main d’œuvre. Le niveau et la qualité de l’enseignement restent très faibles et nécessitent des formations en interne coûteuses en temps et en moyens.

M&B Comment voyez-vous l’évolution de vos activités dans un avenir proche ?

PVM : La situation politique actuelle de blocage freine considérablement les investissements et a arrêté les financements extérieurs. Dès lors, on peut craindre que tant que cette situation de blocage perdure, tant que les élections présidentielles ne se tiennent pas de manière acceptable, nos CA vont durement chuter, entraînant une perte de revenu fiscal par le même biais, une perte de pouvoir d’achat de la classe ouvrière et de la – naissante – classe moyenne. Ainsi s’enclenchera une récession économique, source de conflits sociaux, bien entendu.

M&B: Quels résultats attendez-vous de votre participation à la semaine française de Kinshasa ?

PVM :« Connaître » le pays uniquement par la lorgnette de ce que les médias relatent – à juste titre, cependant – à savoir, essentiellement le négatif, ce qui n’est pas acceptable, n’est pas conforme à la réalité du terrain. Il faut dans ce moment difficile que les pays européens persistent à promouvoir la réalisation de projets essentiels pour le progrès économique et social du pays, tout en faisant pression pour que le système démocratique soit préservé.

Subsidiairement, convaincre que CEGELEC est le meilleur partenaire pour ce faire.

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