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Banques et secteur pétrolier, considérations dans la sous-région Katangaise

les banques peuvent contribuer de manière significative au développement du secteur pétrolier dans l’ex-Katanga. Elles peuvent aider les opérateurs à financer leurs investissements d’une part, et leur permettre d’acquérir une souplesse en termes d’accès et de management des devises via des taux compétitifs, d’autre part.

Jeudi 31 décembre 2015, lors de sa cérémonie d’échange de vœux, M. Deogratias Mutombo, gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), se prononce sur la situation macroéconomique du pays. Après un bilan sur l’année écoulée, il déclare: « il faut stimuler l’investissement et suivre une orientation prudente de la politique de change ».

Un message qui s’adresse également aux opérateurs économiques du secteur pétrolier et des banques. Il soulève deux questions fondamentales. Les banques congolaises peuvent-elles booster l’investissement et contribuer à l’expansion du secteur pétrolier, en particulier dans l’ex-Katanga ? Les taux de change pratiqués au niveau des banques sont-ils en phase avec les obligations des opérateurs pétroliers? Éléments de réponse.

L’activité pétrolière nécessite des capitaux, par exemple pour le financement d’investissements infrastructurels et logistiques.  La sous-région katangaise n’échappe pas à cette règle. Géographiquement enclavés, les acteurs régionaux du secteur ont besoin d’installer des capacités de stockage, des investissements qui se chiffrent à plusieurs millions de dollars. Ils doivent aussi s’appuyer sur une logistique fiable comme des camions-citernes constamment opérationnels. Où trouver les financements ? Auprès des banques idéalement. Du moins c’est ce que souhaiterait la BCC. Cependant, alors que l’on a vu le taux directeur de l’institution baisser jusqu’à 2%, les taux pratiqués par certaines banques commerciales avoisinent les 15%. Les banques tiennent donc en partie les clés pour booster l’investissement et le développement du secteur pétrolier, si elles améliorent les conditions de levier.

Si l’accès au prêt est important, l’accès aux devises et les conditions de change le sont tout autant pour la réalisation de transactions d’approvisionnements et pour le paiement des frais locaux par exemple. En effet, les produits pétroliers dans la sous-région katangaise sont importés en dollars américains généralement. Par ailleurs, la majorité des couts et taxes auxquels doivent s’acquitter les opérateurs sont payés en francs congolais. La question du taux de change se pose donc constamment aux acteurs du secteur pétroliers. À titre indicatif, les notes ministérielles portant taxes pétrolières peuvent suggérer des taux de change de 935 francs congolais pour 1 dollar alors qu’en pratique, pour de grosses sommes, certaines banques pratiquent des taux autour de 910.

En conclusion, les banques peuvent contribuer de manière significative au développement du secteur pétrolier dans l’ex-Katanga. Elles peuvent aider les opérateurs à financer leurs investissements d’une part, et leur permettre d’acquérir une souplesse en termes d’accès et de management des devises via des taux compétitifs, d’autre part.

Le dynamisme affiché par la RDC dans son activité économique sur les dernières années laisse sous-entendre que les banques seront amenées à jouer un rôle grandissant dans la consolidation de la croissance. L’assumeront-elles ?

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