Comme chaque année, les classements internationaux sur la facilité des affaires ont été attendus avec angoisse par les administrations centrales… Et comme chaque année, ils ont engendré leur lot d’engagements des gouvernements pour améliorer la situation.
Entre le Doing Business de la Banque mondiale et le Global Competitiveness Report du World Economic forum, où en est la RDC ? Analyse.
Les classements
Beaucoup de fantasmes circulent sur les classifications Doing Business et GCR. Chacun des gouvernements y voyant, lorsque le classement est bon, un outil de promotion de son économie et, lorsqu’il l’est moins, une sanction face aux politiques menées.
Le fait est qu’en termes d’image, être dans le top 50 est beaucoup plus flatteur que de se retrouver dans le peloton de queue. Il n’en reste pas moins vrai que ces classements ne reflètent qu’une part de la réalité économique et n’entrent que très peu en compte dans la décision d’une entreprise d’investir ou pas dans un pays.
Ceci dit, si ces deux classements ont un intérêt certain, il réside essentiellement dans la mesure du rythme de progression par rapport aux concurrents. Car, ne l’oublions pas, la compétition est mondiale. Dès lors, si l’avancement d’un pays est trop lent vis à vis des autres, il régresse. Et cela quand bien même ses efforts lui semblent importants, voire satisfaisants.
Comment ça marche ?
Concernant le Doing Business, dix indicateurs principaux sont étudiés à la loupe : la facilité pour créer une entreprise, l’accès à l’électricité (temps de raccordement), la réglementation des affaires et son applicabilité, etc. Chacun des dix indicateurs fait l’objet d’un classement mondial parmi les 190 nations. La moyenne générale permettant quant à elle de placer le pays dans le classement global.
Les notes sont octroyées après analyse des questionnaires envoyés aux investisseurs étrangers et aux cabinets d’audit dans le pays. Les formulaires sont validés par des missions d’experts sur le terrain.
Le classement GCR, également dit « Classement Davos », fonctionne à peu près de la même façon, à cette différence près que ses 78 indicateurs sont considérés par beaucoup comme bien plus proches des préoccupations des investisseurs. On relèvera ainsi dans le « Davos » une vision bien plus fine sur la performance pays en termes de formation des ressources humaines, de recherche, d’infrastructures, de supply chain et d’environnement global.
Quid de la RDC dans les index 2019 ?
Malgré une progression sur trois indicateurs, « le transfert de propriété », « le commerce transfrontalier » et « l’exécution des contrats », la République Démocratique du Congo perd deux places dans le DB 2019, passant de la 182e à la 184e place. Cette contre-performance étant due à un rythme de réformes plus soutenu dans les autres pays, et notamment en Afrique subsaharienne. En lot de consolation, on notera toutefois que le pays totalise plus de points qu’en 2018, ce qui permet d’affirmer que, malgré tout, le climat des affaires s’est amélioré.
Concernant le rapport Davos, la RDC, particulièrement plombée par la qualité de ses infrastructures (139e sur 140) et sa capacité d’innovation (139e sur 140), se classe au général 135e sur les 140 nations cette année. Elle était 127e sur 135 l’an passé.
On notera que le classement montre une réelle volonté de réformer le cadre juridique, une nette progression en termes de liberté de la presse et – Big up ! – place le pays au 9e rang mondial pour ce qui est de la promotion des femmes dans l’activité économique. Le rapport relève toutefois un manque de visibilité et de stabilité politiques pour les investisseurs et, encore plus sévère que le Doing business en la matière, ne lui accorde aucun point sur la question de la résolution de l’insolvabilité.
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