Le secteur informel est qualifié comme une réponse populaire contre la crise économique où ses opérateurs se recrutent dans toutes les couches de la population. Le secteur informel fait office de « maquis » pour la survie de ceux que le secteur formel n’a pas pu intégrer ou a rejetés.
Selon le rapport national sur le développement humain 2014 (RNDH), qui vient d’être publié, le secteur informel intervient pour plus de 70% dans les opérations de la vie socio-économique en RDC.
Le secteur informel est qualifié comme une réponse populaire contre la crise économique où ses opérateurs se recrutent dans toutes les couches de la population. Le secteur informel fait office de « maquis » pour la survie de ceux que le secteur formel n’a pas pu intégrer ou a rejetés. La distribution des emplois dans l’ensemble du secteur productif des agglomérations urbaines indique que le secteur informel demeure le principal employeur avec 77,1% des emplois.
Le rapport relève aussi que les résultats de cette économie posent problème par rapport aux réflexions de bon sens sur ses limites dans l’accumulation des richesses. Les activités du secteur dégagent un surplus qui se dissout le plus souvent dans les circuits familiaux de redistribution et conduit rarement à un processus d’accumulation et de transformation des conditions technologiques. Ces tares placent le secteur informel dans une situation de faiblesse de mobilisation de l’épargne et l’excluent de plusieurs opportunités d’appui des secteurs publics et privés. Les banques ne financent pas les petites entreprises, dont la plupart œuvrent dans l’informel et se plaignent du manque de capitaux et d’équipements pour augmenter leur productivité. Ainsi est créée une situation dans laquelle la population manque de moyens pour développer des activités génératrices de revenus.
Le rapport indique également que plus de 90% des revenus des ménages proviennent des activités de l’informel. Comme les emplois publics offrent aux fonctionnaires des horaires de travail plus souples, ceux-ci sont massivement impliqués dans l’exercice des activités informelles pour obtenir un complément de revenu dans une autre activité privée. La croissance de l’informel ne doit pas être vue uniquement comme un signe de dynamisme de l’activité privée, mais aussi comme la résultante de la précarisation généralisée du travail. En dépit de sa nature de stratégie de survie des masses laborieuses, le secteur informel est très souvent défini par la négative et caractérisé par la fuite organisée devant l’impôt ainsi que par la concurrence déloyale, l’insalubrité urbaine, bref, une prolifération conceptuelle négativiste qui détermine en grande partie les prises de position vis-à-vis de ce phénomène. Le processus d’émergence du secteur informel passe par le maintien des activités traditionnelles à travers le bouleversement produit par la société industrielle, étant alors l’ultime recours pour la survie : l’informalité devient une ressource quand il y a un bouleversement des solidarités traditionnelles, une pénurie d’emplois ou un manque de qualification.