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Les importateurs se désintéressent du port de Dar es-Salaam

Les importateurs fuient le port de Dar es-Salaam du fait de la détérioration des infrastructures, de la bureaucratie, de la TVA imposée sur les marchandises en transit, des restrictions en matière de tonnage sur la circulation routière et de l’ingérence politique.

Les importateurs fuient le port de Dar es-Salaam du fait de la détérioration des infrastructures, de la bureaucratie, de la TVA imposée sur les marchandises en transit, des restrictions en matière de tonnage sur la circulation routière et de l’ingérence politique.

Les ports concurrents de Mombasa, Beira et Durban récupèrent le marché, et Dar-es-Salaam a déjà perdu une part majeure de ses activités d’importation.

Au cours des deux premiers mois de 2016, le port a perdu 36,4 pour cent de ses activités d’importation provenant de l’Ouganda, du Malawi, de la Zambie et de la RDC. La Zambie, le plus gros client des services de transport du port de Dar es-Salaam, a fait transiter 1,9 million de tonnes de marchandises par le port en 2015. Cela représentait 34 pour cent du trafic total du pays, qui se monte à 5,6 millions de tonnes par an. La directrice marketing de l’Autorité nationale des ports de Tanzanie, Francisca Muindi, a confirmé que le port de Dar es-Salaam est confronté à une concurrence féroce avec d’autres installations en Afrique australe.

Cette situation résulte d’un ensemble de facteurs : il est urgent de renforcer le réseau ferroviaire, les infrastructures nécessitent des améliorations, à la fois dans l’installation portuaire et à l’extérieur, et il est nécessaire d’élargir les voies routières pour en faire des routes à deux voies afin de pallier les problèmes d’embouteillages. Les importateurs tanzaniens dans le nord du pays — dont la plupart sont originaires de Tanga, d’Arusha et d’Usangi — se sont tournés vers le port de Mombasa. Ce changement a permis d’augmenter le volume des importations transitées par le port de Mombasa, qui a ainsi enregistré une hausse des quantités de marchandises, atteignant 204 000 tonnes en 2015, contre 187 000 tonnes en 2014. Les exportations de cuivre transitées par le port de Dar es-Salaam, qui constituent le plus gros des exportations provenant de la Zambie, ont décliné de 65 pour cent en raison d’une règlementation de Tanroads prévoyant l’interdiction des semi-remorques sur les routes de Tanzanie. La plupart des exportateurs de cuivre préfèrent utiliser des semi-remorques pour transporter leur cuivre. L’installation de Dar es-Salaam a ainsi perdu 78 pour cent de ses contrats avec l’Ouganda et 36 pour cent, avec le Malawi. Le Malawi a décidé d’utiliser le port de Beira, qui est raccordé à une voie ferrée à écartement standard, ce qui lui permet de gagner deux jours de temps de transport et donc de réduire ses coûts par rapport à l’itinéraire passant par Dar es-Salaam.

Les données concernant le port de Dar es-Salaam indiquent que les importations de véhicules de Zambie transitées via l’installation ont chuté de 55,4 pour cent, passant de 6 042 véhicules en janvier et février 2015 à 2 692 véhicules à la même période cette année. Au cours des deux premiers mois de 2016, le port n’a pris en charge que 1 247 véhicules importés vers la RDC, ce qui représente une baisse de 50 pour cent par rapport à 2015.

Dar es-Salaam est le deuxième plus grand port d’Afrique de l’Est après Mombasa. Le volume annuel de conteneurs pris en charge par le port représente 600 000 EVP (équivalents vingt pieds), contre 1,1 million à Mombasa. En plus de tous les problèmes ci-dessus, l’installation est également confrontée à l’affaiblissement du rand sud-africain par rapport au dollar américain, ce qui permet aux importateurs de bénéficier de prix inférieurs à Durban en Afrique du Sud par rapport à Dar es-Salaam.

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