Les produits pétroliers raffinés consommés dans les quatre provinces de l’ex-Katanga parviennent principalement depuis la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du Sud.
Logistique et transport de produits pétroliers vers la sous-région katangaise.
Lundi 24 novembre 2014, un énorme nuage gris se lève au-dessus de Kasumbalesa. Ce n’est pas l’annonce d’une averse torrentielle ; une explosion vient de se produire. Un chauffeur tanzanien témoigne : «le parking au poste frontalier de Whisky a été sévèrement touché ». 70 camions citernes chargés de carburant ont notamment pris feu dans le brasier. Les chiffres sont saisissants pour un simple lundi après-midi. Ils donnent une idée des flux de produits pétroliers le long de la ceinture de cuivre, vers l’ensemble ex-Katanga (Haut-Katanga, Lualaba, Haut-Lomami, Tanganyika). Comment sont-ils acheminés vers la région et quels défis en termes d‘infrastructure suppose leur transport ? Eléments de réponse.
Les produits pétroliers raffinés consommés dans les quatre provinces de l’ex-Katanga parviennent principalement depuis la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Ils transitent via des points de passage intermédiaires; Chirundu, par exemple, entre la Zambie et le Zimbabwe. Les camions citernes sont le principal mode d’acheminement. En effet, ils sont le support de transport de produits le plus uniformément maitrisé dans les pays se trouvant sur les axes cités. La demande katangaise mensuelle est d’environ 40,000m3 de produits pétroliers, soit un flux de 1000 camions par mois. Un tel flux a un impact sur son support, la route. Il pose donc des défis infrastructurels sur les 4 provinces de la sous-région.
Le premier défi est l’entretien et la durabilité des routes. Ensuite, pour éviter un engorgement de la région, l’autre défi est l’aménagement du territoire : penser de nouveaux axes (pour alléger le trafic Kasumbalesa-Lubumbashi), construire des bifurcations (pour fluidifier la circulation au sein des pôles urbains) et augmenter le degré de pénétration rurale (pour garantir un accès aux zones les plus reculées). Cependant, ces défis ont un coût non négligeable, 150,000 USD environ par kilomètre de route d’après la Banque Mondiale pour la région. Envisager d’autres supports de transport de produits pétroliers, qui viendraient en complément au routier, est donc une idée. Il existe des bases historiques de réseaux ferrés dans la région. Ainsi, compte tenu des économies d’échelle réalisables, les voies ferrées nationales et transnationales pourraient venir compléter le trafic actuel, sur les grands axes, avant que la route ne prenne le relai localement.
Le transport des produits pétroliers vers les quatre provinces de l’ex-Katanga pose deux questions : logistique et infrastructure. Le routier est actuellement la principale réponse. L’analyse économique, le consensus entre acteurs des zones concernées, les investissements nécessaires et le timing sont autant de facteurs qui décideront du moment où d’autres réponses rentreront dans l’arsenal des opérateurs du secteur. L’enrichissement du paysage du transport des produits pétroliers dans la sous-région est peut-être déjà en marche.
Texte de John Teslangwe
Article publié dans Mining and Business n°3 – Novembre/Décembre 2015
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