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La RDC assurée d’être numéro 2 mondial du cuivre dès 2024

Avec une augmentation de 31 % de sa production du minerai en 2022, la RDC va dépasser le Pérou, deuxième derrière le Chili.

Avec une augmentation de 31 % de sa production du minerai en 2022, la RDC va dépasser le Pérou, deuxième derrière le Chili. Mais cette ascension doit s’accompagner d’une gestion transparente et responsable analyse Jeune Afrique.

La RDC doit détrôner le Pérou en tant que deuxième producteur mondial de cuivre d’ici à 2026-2027, se plaçant juste après le Chili, le numéro un mondial (avec une production de 5,36 millions de tonnes en 2022). C’est ce que prévoit le cabinet de conseil Wood Mackenzie dans un rapport consacré au minerai, publié le 31 mai.

D’après les données officielles, la production de cuivre du Pérou s’est élevée à 2,44 millions de tonnes en 2022, ce qui représente une augmentation d’environ 5 % par rapport à 2021. Sur la même période, la RDC a produit, elle, 2,36 millions de tonnes ; un volume inférieur au résultat péruvien mais en forte progression (+ 31 %). À ce rythme, la production péruvienne, prévue à 2,8 millions de tonnes en 2023, devrait rapidement être dépassée par celle congolaise, d’autant que le pays connaîtra ces prochaines années un tassement de ses nouveaux projets, avance le rapport.

Investissements étrangers

« Bien que le Pérou ait 18 projets miniers en cours, un seul d’entre eux pourra être développé à court terme », a précisé Rubén Arratia, directeur associé du cabinet de conseil, en marge d’un évènement du secteur minier à Lima. Et d’expliquer que les problèmes politiques et sociaux ainsi qu’un manque d’investissements dans de nouveaux projets « ont limité la croissance de l’industrie minière péruvienne, ouvrant ainsi la voie à la montée en puissance de la RDC ».

Depuis la fin de 2021, le président congolais Félix Tshisekedi a œuvré en ce sens, en nommant une nouvelle direction à la tête de la Gécamines, la société nationale, laquelle a renégocié des contrats avec les partenaires étrangers. En parallèle, le canadien Ivanhoe Mines a accéléré l’exploitation de la mine de Kamoa-Kakula, via la société Kamco, dont il détient 39,6 % du capital – le reste est partagé entre le chinois Zijin Mining (39,6 %), le britannico-hongkongais Crystal River Global Ltd (0,8 %) et l’État congolais (20 %).

Avec des réserves de cuivre estimées à plus de 1,4 milliard de tonnes et des teneurs en minerai élevées (2,8 %), cette mine est considérée par Ivanhoe comme le deuxième plus grand gisement de cuivre à haut potentiel au monde. Les teneurs élevées en minerai permettent d’extraire une plus grande quantité de cuivre à partir d’un volume de roche relativement faible, ce qui confère au pays africain un avantage comparatif notable. De plus, la RDC bénéficie d’autres ressources minérales telles que le cobalt, l’or et le zinc. « Cela en fait une destination attractive pour les investisseurs étrangers », souligne le rapport.

Défis majeurs

Malgré cet immense potentiel, le pays doit faire face à des défis pour tirer pleinement parti de sa position croissante dans la production mondiale de métaux non ferreux. Selon les experts de Wood Mackenzie, la gestion transparente et responsable de l’industrie minière revêt d’une importance capitale. Ils ont ainsi rappelé la nécessité de promouvoir des pratiques durables sur le plan environnemental et de protéger les droits des travailleurs comme ceux des communautés locales.

Un appel qui fait écho aux propos de l’ancien ministre des Mines de la RDC, Willy Kitobo Samsoni, interviewé en début d’année par Jeune Afrique. « Il faut que l’État agisse pour limiter la fraude, la contrebande minière, l’exploitation des enfants et l’insécurité autour des concessions exploitées en vertu du droit minier », avait-il ainsi déclaré.

Après avoir fortement augmenté en 2020 et 2021, les prix du cuivre ont baissé au deuxième semestre de 2022 et au premier trimestre de 2023, selon les chiffres de la Banque mondiale (BM). Sur le London Metal Exchange, la tonne s’échangeait ce 31 mai à 8089 dollars, pour une livraison à trois mois, en recul de 14,3 % par rapport à son pic de janvier 2023 et de 25 % par rapport à celui de 2022. 

Yara Rizk, Jeune Afrique (juin 2023)

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