Il est de bon ton dans les milieux économiques en RDC de fustiger l’appétit et l’incurie des services de l’État.
À prédateur, prédateurs et demi
Il est de bon ton dans les milieux économiques en RDC de fustiger l’appétit et l’incurie des services de l’État. Mais lorsque nos journalistes veulent faire un dossier sur tel ou tel secteur de l’économie, l’omerta est de mise : « Non merci, je ne souhaite pas m’exprimer », « Je préfère rester sous le radar », « Je suis débordé », « La situation ne s’y prête pas »… Ces mêmes chefs d’entreprise viennent ensuite implorer un article lorsqu’il y a une situation de crise ou préfèrent s’exprimer devant les médias internationaux. Merci donc aux chefs d’entreprise qui considèrent la transparence comme une assurance morale et éthique et acceptent de recevoir Mining and Business. A contrario, selon le chercheur Ciéro, « le secret est le signe d’une incapacité à s’expliquer sur les principes de son action ou de ses valeurs, soit par inintelligence et manque de réflexion, soit pour déguiser des intérêts inavouables ». Le contrôle est assuré par l’opinion, les consommateurs, les lecteurs de journaux, les électeurs, c’est-à-dire tous ceux qui ont précisément intérêt au contrôle (Laval, 2006).
Dans ce cadre, on ne peut qu’applaudir la volonté de la Gécamines de mettre à plat tous les contrats passés avec les acteurs miniers. Comme nous le verrons plus loin, il va y avoir des surprises, des pleurs et des grincements de dents. La Gécamines est loin d’être exempte de reproche, mais cet audit du principal pourvoyeur de fonds du pays est salutaire, il y va de l’intérêt de chaque Congolais.