in

TUUNGANA : LA PASSION DU DÉVELOPPEMENT EN MILIEU RURAL

Tuungana est une coopérative agropastorale et minière. Elle intervient sur toute l’étendue de la RDC, mais particulièrement dans la province du Nord-Kivu et à Kinshasa.
Juriste de formation, Joanna Zaina Hakizinka (photo) est directeur de cabinet adjoint au Ministère de la Santé. Cette femme d’action est aussi présidente de Tuungana. Interview.

 

Vous êtes présidente de la coopérative agropastorale et minière. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette Asbl ?
Joanna Zaina Hakinka : Je suis ressortissante de la province du Nord-Kivu. Dans ma jeunesse, mon père nous amenait visiter la ferme familiale à Masisi. C’est ainsi que nous avons eu à côtoyer les réalités quotidiennes de la population rurale. De nos jours, la précarité dans laquelle vivent les populations m’a motivé à créer une structure. À la suite de cette réflexion, nous avons créé Tuungana, qui signifie « Tous ensemble ».

Quelle est l’action de votre association ?
JZH : Nous intervenons dans cinq domaines : l’agriculture, la pastorale, la santé, l’hygiène, l’éducation et la formation, ainsi que dans l’exploitation de mines artisanales.

Quel est l’impact de votre action dans la vie de la population ?
Chaque année, nous réalisons au minimum une activité par trimestre, avec un impact direct et visible sur les populations. Par exemple, dans le domaine agricole, plus particulièrement à Masisi. nous avons répertorié les éleveurs et les agriculteurs par villages. Nous avons aussi mis en place un projet d’un champ communautaire afin de favoriser la cohabitation entre les tribus.
Et en matière d’éducation et de formation ?
JZH : Tuungana a payé les frais scolaires de l’année 2016-2017 pour 120 élèves issus de familles défavorisées et aux enfants nés avec un handicap. Tuungana forme aussi des jeunes filles vulnérables aux métiers de coupe et couture, de tissage de paniers et de tricotage. Dans le domaine de la santé et de l’hygiène, nous sensibilisons sur les maladies sexuellement transmissibles sur les sites d’exploitations minières artisanales et nous menons des campagnes à titre de prévention et de participation à la riposte contre les épidémies telle que le choléra et le virus Ebola. Avec le ministère de la Santé, nous procédons à la distribution des médicaments dans les centres de santé de Masisi et nous poursuivons le plaidoyer auprès de divers partenaires afin d’équiper ces centres de santé. Enfin, dans le domaine de l’exploitation minière artisanale, nous identifions les creuseurs et les négociants, nous conseillons les exploitants artisanaux à améliorer les conditions de travail et d’hygiène, notamment par la construction des latrines publiques. Tuungana est membre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). C’est ainsi qu’elle travaille sur la sensibilisation au respect des exigences du système de traçabilité, devoir de diligence pour les chaînes d’approvisionnement responsable et à la lutte contre le travail des enfants et des jeunes dans les carrières minières.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

JZH : Tuungana est en pourparlers avec ses partenaires pour le lancement de la construction dans les mois prochains d’une maternité et d’un centre d’apprentissage. Elle entend poursuivre son plaidoyer pour l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural.

Propos recueillis par Marie Aude Delafoy

COURIR ET CONTRIBUER pour BUMI

LUBUMBASHI LA KATANGAISE