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Copperbelt

Pour beaucoup, l’avenir de Katanga permettra de déterminer si les activités d’extraction de cuivre de la société sont capables de survivre à la faiblesse des prix.

Les mineurs congolais font face à un avenir incertain. Des rumeurs selon lesquelles Glencore serait en négociations pour vendre sa part dans Katanga aux Chinois.

Les activités à la mine de Katanga de Glencore sont suspendues depuis septembre, et la société tente d’appliquer des mesures visant à surmonter les effets de la chute libre des prix du cuivre, qui ont atteint cette année leur plus bas niveau en six ans.

Pour beaucoup, l’avenir de Katanga permettra de déterminer si les activités d’extraction de cuivre de la société sont capables de survivre à la faiblesse des prix. Glencore prévoit de réaménager le site afin de pouvoir reprendre la production début 2017 à un coût inférieur, et des résultats probants permettraient de rassurer ses investisseurs sur les capacités de la société à se relever d’une chute des prix des produits de base de longue durée.

La modernisation du site comprendra une nouvelle usine de lixiviation qui, selon Glencore, permettra au site de traiter le minerai à un coût moindre. Mais la société n’a pas révélé plus de détails sur la manière dont elle envisage de réduire les coûts à la mine — que possède Kamoto Copper Company (KCC), une coentreprise entre Katanga Mining Limited dont Glencore est un actionnaire majoritaire, et la société minière étatique Gécamines.

Certains craignent que la plupart des économies soient réalisées en réduisant les effectifs de la société. Lorsqu’elle a annoncé pour la première fois sa décision de suspendre la production à la mine, Glencore a déclaré qu’elle ne réduirait pas de plus de vingt pour cent ses effectifs, qui comptent actuellement environ 5 000 employés. Toutefois, plus de 1 000 travailleurs ont déjà accepté une offre d’indemnisation pour quitter leurs fonctions.

Depuis 2011, KCC cible une production annuelle de 300 000 tonnes, mais elle n’a jamais dépassé les 158 000 tonnes qu’elle avait enregistrées en 2014.

En outre, la mine a cumulé une dette conséquente. Selon les comptes annuels déposés fin 2014 auprès du gouvernement local, la dette de KCC se montait à plus de 5 milliards de dollars, dont environ 2 milliards qui étaient dus à Glencore.

De nouvelles rumeurs concernant l’avenir de la mine ont commencé à circuler en janvier, lorsque l’un des principaux propriétaires, la société étatique Gécamines, a annoncé qu’il avait signé un accord avec China Nonferrous Metal Mining Company (CNMC).

En vertu des conditions de l’accord, la société chinoise s’est engagée à construire des usines sur les sites de deux mines existantes dans le sud-est du Congo.

Gécamines a initialement annoncé un « accord de coopération stratégique » avec CNMC en juin dernier pour discuter d’une collaboration future sur cinq projets non précisés situés dans le foyer minier du sud-est du Congo.

Bien que les détails de l’accord de collaboration n’aient pas été intégralement révélés, la presse suggérait qu’une acquisition de KCC par la société cotée à Hong Kong ou d’autres investisseurs étrangers était éventuellement en préparation.

La transaction potentielle serait prometteuse pour Glencore, qui s’est développée au long d’années d’expansions rapides avant de devenir l’une des plus grandes sociétés minières et de commerce de produits de base au monde. Mais les craintes qu’elle manque de trésorerie ont provoqué une chute du cours de ses actions l’an dernier, et le directeur général Ivan Glasenberg s’est vu contraint d’émettre de nouvelles actions et d’enrayer les dettes et les dépenses en immobilisations.

Depuis, la société tente de se débarrasser d’actifs, dont ses mines de cuivre de Lomas Bayas au Chili et de Cobar en Australie. Les deux transactions, dont on estime qu’elles totaliseront environ 1 milliard de dollars, en sont maintenant à leur deuxième phase.

En décembre, Glencore a déclaré qu’elle envisageait de réaliser les ventes au cours du premier semestre 2016 et que celles-ci suscitaient un « vif intérêt » auprès d’investisseurs stratégiques et financiers d’Australie, d’Asie et d’Amérique du Sud.

Elle a également élargi son plan de désendettement existant en vue de réduire ses emprunts à 18 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année.

Par ailleurs, Glencore a présélectionné quelques groupes pour passer à l’étape suivante de la vente planifiée d’une part de son unité agricole. Selon deux personnes qui connaissent les discussions et qui ont demandé à conserver l’anonymat du fait de la confidentialité de l’affaire, ces groupes comprennent les fonds souverains du Qatar, de Singapour et d’Abu Dhabi, la société étatique Saudi Agricultural and Livestock Investment Co. et l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada.

La société cherche à vendre jusqu’à 4 milliards de dollars d’actifs pour faire face à la chute persistante des prix des produits de base, ce qui a soulevé des préoccupations chez les investisseurs concernant son endettement de 30 milliards de dollars.

Par Evelyn Murray

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