La chute du prix des matières premières depuis 2014 pousse les compagnies minières dans une logique d’optimisation des coûts et d’efficacité opérationnelle. Nous explorons les axes possibles de réduction des coûts pouvant être actionnés par ces sociétés.
En dépit du ralentissement économique du secteur minier et des baisses de production annoncées, plusieurs acteurs du secteur affichent leur intention d’investir afin d’améliorer leur efficacité opérationnelle et booster leur compétitivité. Cet accompagnement des décisions de replis par des plans d’investissements et de modernisation est inédit dans la crise actuelle des matières premières et des métaux.
Certaines sociétés indiquent même que cette optimisation des coûts s’intègre totalement dans leur stratégie de développement. Les axes prioritaires d’optimisation portent sur la diminution des frais généraux, l’amélioration de la productivité, la rationalisation des structures et la réduction des coûts d’achat. Les sociétés disposent de différents leviers afin de répondre à ces objectifs.
Travailler sur les actifs de l’entreprise
La plupart des entreprises minières opérant en RDC voudraient voir baisser leurs frais de fonctionnement à moins de 1,5 $/lb. Le rajeunissement des usines devrait améliorer la résistance du secteur minier congolais face aux aléas des cours mondiaux ; ce qui annonce aussi la convergence des coûts d’exploitation vers des standards internationaux.
Certains des actifs des sociétés se prêtent particulièrement à cette démarche. C’est notamment le cas des équipements d’exploitation minière dont l’optimisation passe par leur bonne adéquation avec les besoins des équipes et l’utilisation qui en est faite. Cette stratégie permet aux entreprises minières d’éviter l’immobilisation inutile d’actifs et de réaliser des économies.
Les plans d’action mis en place dans ce cadre doivent intégrer la formation de techniciens et d’experts capables d’améliorer la qualité des processus, de maîtriser les dernières avancées techniques et technologies et de maintenir les nouveaux équipements.
Revisiter les processus achats
Les sociétés ont toujours la possibilité de travailler sur leurs processus de gestion des achats et sur leurs relations fournisseurs pour optimiser les coûts :
- anticipation et planification pour obtenir de meilleures conditions d’achats,
- centralisation et coordination des achats de plusieurs entités d’une société auprès du même fournisseur pour augmenter leur pouvoir de négociation,
- optimisation des achats en se penchant sur toutes les familles d’achats, y compris ceux qui sont trop souvent occultés parce que ponctuels ou d’un volume faible.
Identifier les coûts cachés
Au-delà de ces actions menées sur les coûts visibles, certaines sociétés doivent également travailler sur d’autres coûts, subis ou cachés. Un coût caché est souvent la résultante d’un dysfonctionnement : absentéisme, accident du travail, arrêt de production, mauvaise gestion des processus de production, etc. En corrigeant ces dysfonctionnements, une société peut dégager des gains substantiels de productivité.
Pour atteindre ces résultats, il faudra qu’elle remette en cause son fonctionnement et son organisation, par exemple en adaptant son mode de gestion, en investissant dans de nouvelles technologies ou encore en améliorant ses relations avec ses clients internes et externes.
Maîtriser les risques
La démarche d’optimisation des coûts est étroitement liée à la maîtrise des risques auxquels la société est exposée. Ces risques, tels que ceux liés aux approvisionnements, à la dépendance économique, à la défaillance d’un fournisseur, à l’évolution du cours des matières premières, aux fraudes internes ou externes, aux systèmes de traitement des données ou encore à l’environnement peuvent avoir un impact sur les résultats de la société. D’où l’intérêt de les maîtriser au mieux, d’autant que ces risques tendent à se multiplier dans le secteur minier.
Les sociétés devraient disposer d’une cartographie des risques pour l’ensemble de leurs activités et en assurer la mise à jour régulière suivant les modifications significatives qui pourraient intervenir dans la vie de l’organisation et remettre à plat leurs indicateurs de risques afin de les adapter à un environnement changeant.
La question de l’efficacité opérationnelle dans le secteur minier est donc multiple et technique au regard des contraintes réglementaires diverses et variées qu’il ne faut pas occulter et auxquelles sont soumises les sociétés minières. Les démarches proposées sont néanmoins essentielles pour la mise en place de bonnes pratiques et pour un retour sur investissement pérenne.
Nos conseils sont à votre disposition pour toute assistance en cette matière.
PricewaterhouseCoopers
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