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Bilan DRC Mining Week

La DRC Mining Week a été l’occasion de découvrir l’équipe dédiée aux mines du Président Félix Tshisekedi. La représentante de la présidence à Lubumbashi était Gety Mpanu Mpanu, Directrice de cabinet adjointe en charge des Mines, de l’Energie, des Hydrocarbures, des NTIC et de la Communication.
L’ÉMISSAIRE MINES DE TSHISEKEDI

La DRC Mining Week a été l’occasion de découvrir l’équipe dédiée aux mines du Président Félix Tshisekedi. La représentante de la présidence à Lubumbashi était Gety Mpanu Mpanu, Directrice de cabinet adjointe en charge des Mines, de l’Energie, des Hydrocarbures, des NTIC et de la Communication. Élevée entre la Belgique et les États-Unis, cette dernière a été présidente durant une dizaine d’années de l’Organisme Ndwenga pour l’Éducation et le développement intégral de la Population (ONEP) et a fondé IMA Generation, deux ONG congolaises actives dans le domaine de l’aide à l’enfance et à l’éducation, avant de rallier la campagne de Félix Tshisekedi l’an dernier. Lors de la cérémonie d’ouverture de DRC Mining Week, le 19 juin, Gety Mpanu Mpanu a rappelé que le chef de l’État voulait améliorer le cadre des affaires et des investissements en RDC, garantir que le secteur minier soit le moteur du développement du pays, mais ceci dans l’intérêt de la population. 

ALBERT YUMA DÉFEND SON BILAN

Lors de la cérémonie d’ouverture de DRC Mining Week, le discours d’Albert Yuma, le président de la Gécamines était, comme à son habitude, incisif. Albert Yuma s’est ainsi lancé dans un long discours sur la révolution nécessaire du modèle en place dans le secteur minier congolais depuis les années 1990. Le président de la Gécamines a, sous couvert de détailler les orientations à prendre pour la révolution minière en RDC, défendu son bilan à la tête de la compagnie publique. 

En effet, si Albert Yuma a affirmé que des évolutions favorables avaient déjà eu lieu avec l’adoption d’un nouveau code minier en mars 2018 voulu par Joseph Kabila et sa volonté qu’il soit maintenu « contre vents et marées », il a ensuite déclaré qu’une législation ne pouvait pas tout couvrir, et que c’était surtout la manière dont le modèle économique minier en RDC était géré qu’il fallait réformer pour que tant les nationaux que les étrangers y trouvent leur compte. 

Et pour cela, selon Albert Yuma, le premier axe à suivre est de redéfinir les modèles de partenariats entre opérateurs étrangers et l’État congolais, ce à quoi la Gécamines s’emploie depuis plusieurs années, d’abord avec le montage de contrats de partage de production pour les nouveaux projets, et avec l’audit des partenariats de la CGM pour le rééquilibrage des partenariats existants. 

Le deuxième axe de la révolution devait être de renforcer la valeur ajoutée locale. Cela a commencé à être fait grâce à la loi de 2017 sur la sous-traitance, qui impose un actionnariat à majorité congolaise dans les sociétés de prestation de services, mais aussi en poussant à plus de transformation en RDC du minerai. 

Le troisième et dernier axe de la révolution à mener, est de transformer la puissance publique en la gardienne des ressources. Selon AY, l’État ne l’a jusqu’à présent souvent pas fait, par manque de capacité, mais aussi parfois de volonté. 

L’ÉTAIN D’ALPHAMIN À L’HONNEUR

Le plus souvent trustée par les producteurs de cuivre et par les discours de Mark Bristow, le PDG de Barrick (ex-Randgold Resources), la scène de la DRC Mining Week a en 2019 laissé une large place au tout dernier arrivé parmi les opérateurs miniers du Congo : Alphamin. Ses représentants ont été invités à plusieurs reprises à s’exprimer pour parler du démarrage des activités de production sur la mine de Bisié, au Nord-Kivu, gisement d’étain de classe mondiale. Le PDG Boris Kamstra a rappelé que l’usine avait été lancée au mois de mars et qu’une première cargaison avait déjà été exportée vers l’acheteur du minerai Gerald Metals. Il a aussi assuré que le seuil de rentabilité, l’extraction de 800 tonnes de minerai chaque mois, allait être atteint d’ici la fin juillet. Albert Kitenge, DG adjoint de la filiale en RDC d’Alphamin, a quant à lui expliqué l’approche de sa société auprès des communautés et des artisans miniers dans cette zone de l’est du Congo parfois très tendue entre opérateurs et riverains. 

À DÉFAUT DE COUPE, RAMENER LE G7 À LA MAISON

Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de DRC Mining Week, le nouveau gouverneur du Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a affirmé que des progrès avaient été faits pour décongestionner la route reliant Lubumbashi à Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie. Il a notamment évoqué les deux nouveaux parkings mis en services à Kasumbalesa, qui aident à fluidifier le trafic. Les chauffeurs doivent y rester tant qu’ils n’ont pas tous les papiers en règle pour traverser la frontière. Toutefois, les discussions avec des transporteurs permettent de comprendre que tout n’est pas si simple. Pour les sociétés qui font partir leurs chauffeurs uniquement quand ils ont tous les documents nécessaires, le passage obligé par les parkings peut s’avérer une perte de temps et d’argent, puisqu’aller dans ces nouveaux équipements est payant. Par ailleurs, s’il y a bien eu une réduction des embouteillages, les tensions restent vives entre chauffeurs. L’un des points très positifs reste la mise en application par le président d’une loi pourtant déjà ancienne qui a réduit à quatre « seulement » les services travaillant à la frontière : la douane, l’immigration, l’Office congolais de contrôle (OCC) et le Programme national de l’hygiène aux frontières (PNHF). À comparer avec la dizaine qui opérait précédemment.

 

 PRIX MADE IN CHINA

Les nouvelles règles dans la sous-traitance ainsi que le ralentissement de l’activité sur certains sites du fait des tensions entre la Gécamines et les compagnies étrangères ne sont pas les seules difficultés que traversent les sociétés de services au Haut-Katanga et au Lualaba. Ainsi, l’arrivée de groupes chinois sur de très nombreuses mines de cuivre et de cobalt des deux provinces a entrainé des changements, pas toujours au profit des sous-traitants. Ces sociétés ont d’abord imposé une baisse des prix des prestations. La compagnie de transport Hakuna Matata a été dans l’obligation de réviser ses prix à son plus gros client, Tenke Fungurume Mining. Contrôlé par la société chinoise CMOC, TFM menaçait de recourir à la concurrence. SODEXO a quant à lui purement et simplement perdu son contrat au profit d’IFS. Les miniers Chinois ont tendance à favoriser leurs compatriotes, qu’ils soient équipementiers, logisticiens ou même juristes. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux en RDC, comme l’a démontré le grand nombre de stands de sociétés chinoises dans les jardins du Karavia, et remportent de plus en plus de contrats, au détriment de sous-traitants actifs depuis longtemps dans le pays.

DE GRANDS ABSENTS

Habitué des discours-chocs, qui réchauffaient souvent l’ambiance de DRC Mining Week, Mark Bristow n’a pas fait le déplacement cette année. L’homme d’affaires est peut-être trop occupé pour se rendre à Lubumbashi depuis qu’il a pris la tête de Barrick, n° 1 mondial de l’or né le 1er janvier de la fusion avec Randgold Resources. Outre le fait que Barrick détient des mines partout dans le monde, les dates de DRC Mining Week ont coïncidé avec des actualités au sujet d’Acacia Mining, filiale de Barrick dont les relations sont très tendues avec le gouvernement tanzanien. L’autre personne qui manquait à l’appel à DRC Mining Week était Sama Lukonde Kyenge, directeur général de la Gécamines désigné début juin, mais dont la nomination n’avait toujours pas été validée. C’est donc Jacques Kamenga Tshimuanga, en poste jusqu’à l’effectivité de la nomination de son successeur, qui s’est rendu au Karavia, lui-même n’ayant toujours pas été confirmé dans son nouveau poste de membre du conseil d’administration de la SNCC. Bien entendu, un ministre des mines a également manqué à DRC Mining Week

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