BP et Glencore éprouvent des difficultés à se défaire de quelque 600.000 tonnes du pétrole brut russe contaminé, ont dit six sources dans le secteur du négoce, plus de trois mois après la découverte d’un problème qui a perturbé l’approvisionnement des raffineries européennes.
Le secteur pétrolier russe a été ébranlé en avril après qu’il a été établi qu’environ cinq millions de tonnes de pétrole destinés à l’exportation avaient été gâchés par du chlorure organique, un produit chimique qui aide à l’extraction d’or noir mais qui peut endommager des installations de raffinerie.
Moscou avait alors dans la foulée interrompu ses exportations vers l’Allemagne, la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est passant par l’oléoduc Droujba, le plus long du monde. Les flux passant par l’oléoduc n’ont repris que le mois dernier.
Le port d’Oust-Louga, à 110 kilomètres à l’ouest de Saint-Pétersbourg avait chargé 15 cargos, soit 1,5 million de barils de pétrole contaminé, à destination d’acheteurs occidentaux.
A ce jour, la cargaison d’au moins six de ces bateaux n’a pas trouvé acheteur, ont dit les sources. Glencore, groupe suisse présent à la fois dans la production et le négoce de matières premières, se retrouve ainsi avec 500.000 tonnes invendues réparties sur trois navires, selon à la fois les sources et le système de suivi des vaisseaux de Refinitiv Eikon.
Selon les mêmes sources, BP a essayé en vain de vendre son cargo Fsl Shanghai lors d’enchères organisées plus tôt dans le mois. La «major» britannique et Glencore avaient tous deux acheté le pétrole au géant russe Rosneft. BP et Glencore ont refusé de commenter ces éléments. Rosneft n’était pas disponible dans l’immédiat pour une réaction. Aucune compensation ne peut être réclamée tant que le pétrole n’est pas vendu.
Le Figaro