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Le nouveau « J’accuse » de Yuma

La nouvelle direction de STL (Société du Terril de Lubumbashi) ambitionne de devenir une entreprise modèle en RDC. Dans le cadre de l’inauguration du four de STL, le PCA de Gécamines, récemment conforté à son poste par le président Tshisekedi a pris la parole. M&B a fait le choix d’en livrer les moments les plus croustillants sans commentaires. Verbatim. 

« Je voudrais juste faire un peu d’histoire. STL a été créée, il y a 17 ans, en partenariat avec le groupe Forrest. Gécamines était actionnaire à 30 % et le Groupe Forrest à 70 % (…) 

Au bout de 16 ans, suite au processus que nous avions lancé de revisiter tous nos partenariats, nous sommes tombés sur un problème sérieux : Les accords avaient été en permanence contournés (…)

Nous avons donc demandé à notre partenaire de se mettre autour de la table et de compenser les pertes subies par Gécamines pendant 15 ans. Ils ont refusé. Et donc nous avons dû aller par la manière forte et bloquer l’usine et les empêcher d’accéder aux installations. Ils nous ont emmenés en procès. Et figurez-vous, en Europe ! En Europe parce qu’à la « belle » époque, où c’était les signatures « sans regarder, s’il y avait litige, c’était les tribunaux belges pour une entreprise établie au Congo. Comme cela, ils étaient sûrs de gagner puisque c’était en Belgique. Eh bien, non ! Gécamines était le petit actionnaire minoritaire, le petit poucet, mais on s’est défendu.

On est allé en première instance, on a gagné.

Ils ont interjeté appel, on a gagné.

Alors, ils avaient le choix : soit de partir et de continuer en cassation. Ils partiraient avec zéro franc zéro centime, soit ils acceptaient de nous redonner l’usine à 100 % en propriété. Nous avons finalement trouvé un accord à l’amiable. Ils nous ont laissé l’usine, parce qu’ils savaient ce qu’ils avaient déjà gagné pendant 15 ans. Aujourd’hui, je voudrais être clair ici, cette usine appartient à 100 % à Gécamines ! À 100 % !

L’accord était de reprendre l’exploitation de l’usine et de nous accompagner pendant un an pour faire le transfert de technologie.

Une semaine avant qu’on ne prenne possession de l’usine, accident ou sabotage, le four a éclaté ! Une semaine, vous vous en rendez compte ? (petite voix) Ah ? Ah bon ? Mais ce n’est pas notre faute… pendant le procès.

Ils allaient nous laisser un four en panne. On a dit non, on repart en procès.

Ils ont finalement sorti les 15 millions de dollars. 

Aujourd’hui, c’est le deuxième four de cobalt le plus important au monde. 

Puisque nous avions vu que c’étaient de « bons amis (!) », on leur a dit : « même le contrat de transfert de technologie, on vous l’enlève ».

Nos savions que nous avons les ingénieurs. (…)

On a dit, on va relever le défi. Mais pour ne prendre aucun risque avec une telle technologie, nous sommes allés chercher un autre accompagnement technique. Des gens qui ont géré les mêmes fours. C’est ainsi que nos amis chinois sont là pour une période déterminée afin d’achever le transfert de technologie de notre ancien partenaire. Ils sont payés pour cette expertise. Derrière chaque expert extérieur, il y a un Congolais. (…)

Nous allons pouvoir produire au minimum 5000 tonnes de cobalt. Nous serons parmi les 5 plus grands producteurs de cobalt au monde et ce n’est pas fini.

À l’intérieur du minerai, il y a beaucoup de choses précieuses. Il y a notamment le germanium et le gallium. Pendant toutes ces années, ce germanium et ce gallium étaient extraits à l’extérieur (du Congo, NDLR). On n’en avait jamais un franc en retour. Nous ne savions même pas que cela existait. 

Sachez que le germanium vaut deux à trois fois plus que le cobalt ! Le gallium, n’en parlons pas, c’est le seul métal qui entre dans la fabrication des fusées.

Nous serons dans 3 ans quand nous aurons fait le nouvel investissement pour pouvoir traiter sur place, le premier producteur de germanium au monde !

C’est ça notre mission dans ce conseil ; remettre à plat tous les partenariats. Là où on n’est pas content, on va aller en guerre.

D’autres batailles avec d’autres partenaires sont en vue. Nous aurons besoin de soutien politique. Nous avons les cadres, les employés, le travail finira par payer. (…)

Récupérons d’abord nos droits. Je ne cesse de le dire  : depuis 15 ans, la Gécamines avait plus de 10 partenariats. Aucun jusqu’à l’année dernière n’avait payé un dollar de dividende ! Chaque année, ils déclarent des pertes. 

Vous déclarez des pertes ? Qu’est-ce que vous continuez à faire au Congo ? Vous savez où vous récupérez l’argent… Comme les anciens partenaires ici. (…)

Je suis fier des travailleurs congolais !

Je vous remercie.

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