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José Sele Yalaghuli, l’homme de Matata aux Finances

Parmi les soixante-six membres de ce gouvernement pléthorique, peu de « stars » des équipes précédentes. Cela s’appelle le changement ! La promesse est donc tenue.

Parmi les soixante-six membres de ce gouvernement pléthorique, peu de « stars » des équipes précédentes. Cela s’appelle le changement ! La promesse est donc tenue. Au milieu de cette galerie de nouveaux portraits, Jose Sele, le ministre des Finances, ex- DG de la DGI et DirCab discret, mais ô combien efficace à la Primature sous Matata, ferait presque figure d’exception. Portrait.

 

« Félicitations au ministre des Finances Sele. Il est compétent, travailleur et professionnel. Ayant été coordonnateur principal au Bceco (Bureau central de coordination), Directeur de Cabinet au Ministère des Finances et à la primature pendant 13 ans, cet ancien DG de la DGI est expérimenté et suffisamment rodé pour exercer la fonction », a d’ailleurs écrit sur les réseaux sociaux l’ancien Premier ministre qui ne tarit pas d’éloges sur son conseiller de l’ombre au Bceco, aux Finances et à la Primature. Semblant rappeler subtilement au passage à son poulain le rôle majeur qu’il aura eu dans sa carrière.

 

À 51 ans, le parcours de ce licencié en économie monétaire (1995), qui complète sa formation par un MBA en gestion axée sur les résultats (GAR) à la prestigieuse Kennedy School of Government de Harvard, est en effet assez exceptionnel. « Équilibre, sensible et sachant gérer les ambitions individuelles », aux dires de ses collaborateurs, le locataire du très convoité ministère des Finances fait d’ailleurs consensus sur l’échiquier politique national. Son expertise, bien entendu, est reconnue, mais le fait d’avoir mené l’épineuse réforme de la DGI depuis 2016 avec la rigueur et la détermination qui furent les siennes aura probablement été son atout maître pour arracher le maroquin.

 

Avec un budget prévisionnel de 7 milliards de dollars pour 2020 (en passe d’être acté par le Gouvernement à l’heure où nous couchons ces lignes), la partie risque de ne pas être une promenade de santé. Les attentes d’une population avide de changements, les engagements du Président concernant notamment la gratuité scolaire, la santé et les infrastructures ont un coût. Et le grand argentier national ne pourra pas, avec la meilleure volonté du monde, et toute l’éthique qui lui est prêtée en termes de gestion pointilleuse des deniers publics, faire de miracle.

 

Notons néanmoins que l’homme a la réputation d’être un diplomate hors pair et que sa capacité à donner confiance aux institutions internationales pourra s’avérer précieuse lors des négociations avec les bailleurs.

Fabrice Lehoux

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