Le producteur d’or canadien Semafo a annoncé lundi qu’il ne prévoyait pas de rouvrir d’ici la fin de l’année sa mine de Boungou, au Burkina Faso, après une attaque contre des employés de l’entreprise qui a fait 38 morts il y a près d’un mois.
«Nous n’anticipons pas reprendre les opérations à Boungou d’ici la fin de l’année», a indiqué le groupe minier dans un communiqué. «Tout plan de redémarrage impliquera nécessairement que le gouvernement renforce la sécurité sur la route publique menant à Boungou ainsi que dans la région en général», dans l’est du Burkina, a précisé la société basée à Montréal. «Nous évaluons des scénarios où l’utilisation des routes publiques serait limitée, en transportant notamment nos gens par la voie des airs à partir de Fada», ville située à environ 200 km à l’est de Ouagadougou, a ajouté Semafo.
Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait attribué à des «terroristes» l’attaque armée du 6 novembre, la plus meurtrière qu’ait connue le Burkina depuis le début de la spirale de violences djihadistes il y a près de cinq ans. Ce jour-là, des hommes armés non identifiés avaient tendu une embuscade à un convoi de cinq cars, escorté par des militaires, transportant des travailleurs de la mine d’or de Boungou, à 40 km de la mine.
Semafo souligne que du personnel de sécurité supplémentaire est actuellement sur place à Boungou «afin d’assurer la sécurité du site et du petit nombre de personnes toujours sur place. L’usine de traitement est gérée de façon à assurer un redémarrage en douceur lorsque cela s’avérera possible. Dans le cadre de ce processus, l’or en voie de production sera récupéré pour une dernière livraison en décembre».