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L’inexorable déclin des éléphants d’Afrique

Eléphants d’Afrique

Un recensement d’ampleur inédite, le Great Elephant Census, révèle que le nombre de pachydermes vivant dans les savanes d’Afrique a chuté de 30 % entre 2007 et 2014.

Et ce déclin s’accélère, pour atteindre désormais un taux de 8% par an. Cette enquête à 7 millions de dollars a été réalisée sur deux ans, sous forme de survols aériens, par avion ou par hélicoptère, de dix-huit pays totalisant près de 90 % des effectifs d’éléphants de savane du continent. Les conclusions sont accablantes. Alors que l’Afrique a pu compter plus de 20 millions d’éléphants avant la colonisation européenne, et que leur nombre était encore estimé à 1 million dans les années 1970, il n’en reste plus qu’un tiers aujourd’hui. Soit 352 000 individus en 2014, contre 496 000 en 2007.

Le trafic d’ivoire a repris de plus belle. Le plus inquiétant est que la situation n’a cessé de se dégrader ces dernières années. Pourtant, l’espèce, décimée pendant les décennies 1970 et 1980, avait commencé à se reconstituer dans certaines régions, à la suite de l’interdiction, en 1989, du commerce international d’ivoire. Cette embellie est terminée. Les causes de ce recul sont connues. Il s’agit, d’abord, du braconnage des pachydermes, abattus pour l’ivoire de leurs défenses. En 2008, le comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) a autorisé la vente à la Chine d’un stock de 108 tonnes d’ivoire provenant de quatre pays d’Afrique australe. Ce signal, ajouté à l’émergence d’une classe moyenne de Chinois dotés d’un fort pouvoir d’achat, a entraîné la mise en place de réseaux criminels d’exportation d’ivoire, dont la Chine est le principal débouché. Le kilo d’ivoire se négocie environ 1 000 euros.

Mais le braconnage n’est pas le seul fléau dont souffrent les éléphants. Ils pâtissent aussi de la perte de leurs habitats naturels devant l’extension des villages, des activités agricoles et de l’élevage. Et les éléphants de forêt ? Une étude, parue en 2013 dans la revue PlosOne, estimait que leurs peuplements dans les forêts d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon ou République centrafricaine) avaient fondu de plus de 60 % en dix ans. Il apparaît qu’ils se reproduisent à un rythme beaucoup plus lent que ceux de la savane. Même s’il était mis fin au braconnage, il faudrait près d’un siècle pour qu’ils retrouvent leur population des années 2000.

Source: Le Monde/Pierre Le Hir

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