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Formation et compétitivité

« Le problème qui continue de me préoccuper est de savoir si nous préparons bien nos enfants en République Démocratique du Congo aux enjeux du 21e siècle. », c’est notamment sur cette question que le Dr Raïssa Malu conclut le bilan de ses 4 années au Projet d’Éducation pour la Qualité et la Pertinence des Enseignements aux niveaux Secondaire et Universitaire. Au-delà des seules considérations philosophiques, il en va des enjeux de l’économie et de la société congolaises d’aujourd’hui et de demain.

Au terme de l’année 2018, selon les chiffres de la Banque Mondiale, l’économie congolaise pèse quelques 47 milliards de dollars américains, contre respectivement 88 et 368 milliards pour le PIB kényan (51 millions d’habitants) et celui de l’Afrique du Sud (58 millions d’habitants). Nul besoin de conduire une analyse approfondie pour convenir que la RDC est condamnée à produire nettement plus de richesses, et fatalement à voir, d’une part, de nouvelles entreprises se créer, et, d’autre part, ses entreprises se développer. Et s’il est dit que le capital humain est la première ressource des organisations, celui-ci doit pouvoir composer avec la maîtrise des savoirs et des compétences professionnelles pour constituer le premier atout des entreprises.

Tout commence par… le commencement !

En octobre 2018, le Dr Gilbert Mananga Lelo, médecin neuropsychiatre, animait une conférence sur l’éducation, et il citait le Roi Salomon pour évoquer quelques principes fondamentaux des neurosciences : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas ». L’enjeu consiste donc à créer un environnement propice au développement des capacités de nos enfants, à travers la transmission de valeurs, la qualité de l’apprentissage et de l’éducation et par extension, la structuration de leur questionnement, autant de facteurs qui les prépareront à devenir plus tard des « experts » et qui permettront de les armer dans des domaines aussi nombreux que diversifiés, en phase avec les besoins de l’entreprise et de la société en RDC, et face aux enjeux d’un monde sans cesse en transformation.

Un investissement de 60 milliards d’euros par an des entreprises allemandes (« Les Échos »)

Lorsque la formation s’inscrit dans une logique de création et de redistribution des richesses, elle prend une autre dimension. Pour nous détourner des impasses économiques, sociales et professionnelles, nos écoles ont l’obligation d’intégrer leurs programmes au monde du travail et à l’économie de marché. Le succès d’une telle démarche passe par un certain nombre de critères fondamentaux, parmi lesquels, à l’image des Allemandes, un engagement des entreprises elles-mêmes afin de mobiliser efficacement leurs moyens techniques et financiers pour former mieux et professionnaliser, et, par conséquent, pouvoir se développer, optimiser et innover.

Un pays riche de son potentiel et de ses compétences

« Nous avons fait en quarante ans ce que vous avez fait en trois siècles. », dixit le président Xi Jinping lors d’un voyage en Europe au début de l’année 2019. Le développement de la Chine, souvent cité en exemple, est le fruit d’une longue préparation sur tous les registres, avec notamment la formation de millions d’ingénieurs et la sélection des meilleures universités locales ou étrangères, et même un mélange de soutien et de liberté pour favoriser la réalisation du potentiel national.

En RDC, la bataille sera longue, passionnante, épique. Elle exigera de bouger des lignes, de lever des barrières culturelles et de sortir de recettes éculées, mais elle doit commencer aujourd’hui si l’ambition est d’être acteurs de nos opportunités et de notre adaptation aux nouveaux paradigmes du monde extérieur.

Henri Plessers Mboyo

Financialis ACM

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