L’ONG Oxfam dénonce ce lundi dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales une concentration des richesses au détriment notamment des femmes.
Les 2153 milliardaires du globe détiennent désormais plus d’argent que les 4,6 milliards les plus pauvres de la planète. Dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales, Oxfam dénonce ce lundi 20 janvier, une concentration des richesses au détriment de plus de 60% de la population mondiale. Par ailleurs, poursuit l’ONG, la fortune des 1% les plus riches du monde « correspond à plus du double des richesses cumulées » des 6,9 milliards les moins riches, soit 92% de la population de la planète. Cette concentration « dépasse l’entendement », détaille le rapport. En France, sept milliardaires posséderaient plus que les 30% les plus pauvres. Les 10% les plus riches des Français concentreraient, eux, la moitié des richesses du pays.
Les femmes se trouvent « en première ligne » des inégalités, poursuit l’ONG. Selon leurs calculs, 42% des femmes dans le monde ne peuvent avoir un travail rémunéré « en raison d’une charge trop importante du travail de soin qu’on leur fait porter dans le cadre privé/familial », contre seulement 6% des hommes. Or, entre ménage, cuisine et collecte de bois et d’eau dans les pays du Sud, « la valeur monétaire du travail de soin non rémunéré assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus représente au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur du numérique à l’échelle mondiale », estime Oxfam. Les femmes du monde travailleraient ainsi 12,5 milliards d’heures combinées chaque jour sans salaire ni reconnaissance.
Pour résorber ces inégalités, l’ONG plaide pour davantage de justice fiscale. « Le fossé entre riches et pauvres ne peut être résolu sans des politiques délibérées de lutte contre les inégalités. Les gouvernements doivent s’assurer que les entreprises et les riches paient leur juste part d’impôts », plaide Amitabh Behar, responsable d’Oxfam en Inde Amitabh Behar, et qui représentera l’ONG cette année au Forum de Davos. La rapport d’Oxfam est traditionnellement publié juste avant l’ouverture, mardi, du 50e World Economic Forum (WEF) à Davos, en Suisse, rendez-vous traditionnel de l’élite économique et politique du globe, et après une année 2019 marqué par de grands mouvements de contestation sociale du Chili au Moyen-Orient, en passant par la France.
Par Le Figaro avec AFP