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Debrief Mining Indaba

Annoncée en grande pompe par les organisateurs de Mining Indaba de longues semaines avant l’événement, la venue de Félix Tshisekedi au Cap

FATSHI CHOISIT LA PAIX PLUTÔT QUE LES MINES

Annoncée en grande pompe par les organisateurs de Mining Indaba de longues semaines avant l’événement, la venue de Félix Tshisekedi au Cap pour évoquer les changements en RDC depuis son arrivée au pouvoir n’a pas eu lieu. Le président congolais a finalement dû se rendre à Luanda au sommet quadripartite RDC-Angola-OugandaRwanda pour tenter de consolider le processus de paix dans la région des Grands lacs. La rencontre entre les chefs d’Etat des quatre pays, Félix Tshisekedi, Joao Lourenço, Yoweri Museveni et Paul Kagame devait préciser les modalités de l’accord de paix entre l’Ouganda et le Rwanda qui avait été conclu l’été dernier après des mois de violences à la frontière entre les deux pays. Malgré l’absence du président, la RDC a été représentée par une importante délégation lors de Mining Indaba. Cette dernière était menée par le Premier ministre Sylvestre Ilunga et le Ministre des Mines, Willy Kitobo Samsoni, mais était également composée d’émissaires venus de la plupart des provinces du pays, cette année tous réunis au sein d’un même pavillon, de la FEC et de nombreux autres opérateurs. Le grand absent de la délégation était au final la Gécamines, dont la plupart des dirigeants, notamment son président Albert Yuma, habitué des discours fleuves et piquants lors de Mining Indaba, n’avaient pas fait le déplacement. Les conséquences de l’affaire Ventora ?

LE DRC BREAKFAST FAIT LE PLEIN 

Que ce soit les critiques sur le nouveau code minier et la loi sur la sous-traitance, la baisse des cours du cobalt ou les incertitudes quant au cap choisi par la coalition au pouvoir, rien n’aura eu raison du succès du petit-déjeuner organisé comme chaque année au matin du troisième jour de la conférence Mining Indaba du Cap. En 2020 aussi, l’événement a fait le plein. Il faut dire que deux stars du secteur minier africain, Mark Bristow, PDG de Barrick Gold Corp, et Robert Friedland, à la tête d’Ivanhoe Mines, étaient présents ce matin-là.

L’ÉNERGIE, ENJEU MAJEUR POUR LES MINES CONGOLAISES 

Président de la FEC Energie, Eric Monga s’est voulu optimiste lors du petit-déjeuner RDC, assurant que 250 MW supplémentaires devraient être installés courant 2021 avec le lancement du barrage de Busanga, puis 250 en plus en 2023, en vue d’atteindre 2000 MW de plus pour la RDC en 2030. Le patron de Kipay a également pu présenter durant Mining Indaba les avancées de son projet de barrage de Sombwe de 150 MW, où les travaux ont commencé avec trois mois d’avance. Tembo Power, représenté en RDC par John Kanyoni, à la tête de Metachem, a lui aussi fait une présentation au Radisson Red du Cap au deuxième jour de Mining indaba pour détailler les progrès de son projet de cinq centrales d’une puissance totale de 100 MW, annonçant notamment que le géant français de la construction, Eiffage, était son “preferred partner”. Toutefois, la RDC continue de manquer cruellement d’électricité, freinant le développement des projets miniers, qui nécessitent de nombreux MW que la SNEL ne leur apporte pas toujours de manière efficace et stable. Alors, le thème annoncé par Eric Monga lors de Mining Indaba pour la cinquième édition de la conférence sur l’énergie en RDC, qui sera organisée du 23 au 25 avril prochains à Lubumbashi, soit faire le bilan des six ans de l’adoption de la loi sur la libéralisation de l’énergie, vient à point nommé. Celle-ci autorise un producteur privé d’électricité à vendre directement sa production à des entreprises ou individus, sans avoir à passer par la SNEL.

LES BATTERY METALS AU CENTRE DU JEU

Si la RDC reste l’un des pays phares de Mining Indaba, c’est que les battery metals, cobalt et lithium en tête, sont désormais l’un des sujets phares de la conférence. Les panels évoquant les battery metals, mais aussi et surtout leurs utilisations pour la construction de batteries électriques et autres matériaux entrant dans la fabrication d’équipements pour les centrales à énergies renouvelables, se sont suivis au Cap. Même le cuivre, dont la RDC est l’un des premiers producteurs au niveau mondial, a fait l’objet d’une discussion au premier jour de Mining Indaba, lors de laquelle des représentants d’Ivanhoe Mines comme de Barrick Gold et de la Banque mondiale ont expliqué que ce métal était l’une des clés pour que le continent africain reste une pièce essentielle de la nouvelle économie basée sur les batteries.

LE CORONAVIRUS N’AFFECTE PAS MINING INDABA

Certaines sociétés ont dû avouer que certains de leurs cadres n’avaient pu se rendre en Afrique du Sud car ils étaient coincés en Chine, où ils s’étaient rendus pour le nouvel an chinois puis n’avaient pu en repartir du fait de l’épidémie de coronavirus. Malgré cela, plusieurs panels ont fait la part belle à la place de la Chine dans les mines africaines. Le deuxième jour, un a examiné la stratégie d’électrification de la Chine et ses retombées sur les financements aux mines africaines, quand, le lendemain, l’investissement de sociétés chinoises et son impact sur les économies locales, étudiant notamment l’exemple de Citic, qui a acquis des parts dans Ivanhoe Mines.

ESG, MANTRA DE L’ÉDITION 2020 

Outre les battery metals, les sujets liés au respect des q u e s t i o n s environnementales, sociales et de gouvernance, souvent représentés sous l’acronyme “ESG” (environment, social, governance) en anglais, ont été au cœur des discussions de l’édition 2020 de Mining Indaba. Il faut dire que, comme l’ont rappelé de nombreuses banques ou des institutions internationales de financement comme la Banque mondiale, elles sont sous pression, doivent respecter de plus en plus de critères lorsqu’elles veulent financer des projets, donc les miniers doivent eux aussi les mettre en œuvre s’ils espèrent recevoir des fonds pour développer leurs mines. Le petit-déjeuner sur l’impact environnemental de l’industrie minière organisé par Digby Wells Environmental, qui fêtait cette année sa dixième édition alors que l’entreprise elle-même célébrait ses 25 ans, semblait plus que jamais pertinent au vu des panels à Mining Indaba, où il a été souvent rappelé que les mines sont un élément clé de la transition écologique, tout en évoquant le dilemme entre exploitation des ressources naturelles et respect de l’environnement. Au-delà de l’environnement, le respect des communautés riveraines des sites miniers, le renforcement du contenu local, les principes de transparence et de traçabilité ont été beaucoup soulignés durant l’événement.

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