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Coronavirus : Les conséquences pour l’Afrique au plan économique

Apparue pour la première  fois en décembre 2019 dans la ville de Wuhan en Chine, l’épidémie de grippe pneumonique due au coronavirus a été officiellement reconnue par l’OMS comme une pandémie le 24 février 2020. Même si l’Afrique est relativement épargnée au plan sanitaire, elle paie déjà un lourd tribut sur le plan économique. Zoom sur les secteurs touchés et les pays les plus atteints.

Premier pays touché par le coronavirus, la Chine va devoir réviser ses prévisions de croissance à la baisse à 4,9%, prévenait récemment l’OCDE. Dans son sillage, ce ralentissement du géant asiatique a entraîné plusieurs autres pays parmi lesquels ceux de la plupart d’Afrique forts dépendants de celle-ci économiquement. En effet, le continent, grand pourvoyeur de matières premières s’est retrouvé confronté à la chute du cours de certaines matières. Quelles sont donc les matières premières les plus touchées ?

Le pétrole

L’or noir figure parmi les matières premières les plus exportées vers la Chine. En effet, selon les dernières statistiques de la Chambre africaine de l’énergie dans son rapport Africa Energy Outlook 2020, l’Afrique exporte 42% de sa production de pétrole vers la Chine. Cette dernière a vu ses importations de pétrole chuter de 11 millions de baril/jour à environ 8 millions de barils/jour au cours du mois de février. Ajoutée à cela, la guerre des prix de l’or noir entre l’Arabie saoudite et la Russie a eu pour conséquence un effondrement du cours du liquide précieux. De 68 dollars le baril avant le début de la crise sanitaire, le baril de pétrole s’échange aujourd’hui à un peu plus de 30 dollars sur le marché de Londres. Une situation catastrophique lorsque l’on sait que nombre de pays exportateurs du continent équilibrent leur budget à partir de 60 dollars le baril. Les pays africains les plus touchés par cette crise sont le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Congo.

Le cuivre

Le cuivre est après le fer et l’aluminium, le troisième métal le plus utilisé au monde. Il est très demandé dans divers secteurs tels que l’électronique, l’automobile, ou encore la fabrication de pièces de monnaies pour ne citer que ces exemples. Les plus grands producteurs de cuivre sur le continent sont le Congo et la Zambie qui tirent du précieux métal jusqu’à 70% de leurs recettes d’exportations. Le cours du métal rouge s’est effondré de près de 15% depuis le début de la crise.

Le fer

Le fer est le métal le plus utilisé au monde. Il est très demandé par le géant chinois qui a lui seul importé 60% du fer consommé dans le monde. Le fer a récemment connu une embellie sur les marchés lorsqu’il culminait à 96 dollars la tonne en janvier 2020. Son cours s’est depuis le début de la crise, contracté de 30% environ. De quoi donner des sueurs froides à des pays tels que la Mauritanie, l’Algérie et l’Afrique du sud, ses plus grands producteurs sur le continent.

L’Or

Valeur refuge par excellence, le métal jaune n’est pas épargné par la présente crise. Alors, qu’il culminait encore à 1700 dollars l’once il y a quelques  jours, soit une hausse de 25% en un an, l’or ne vaut plus qu’à peine 1500 dollars à ce jour, soit une baisse de 15% en un mois. En cause, notamment la frilosité des investisseurs préférant prendre leurs bénéfices sur les récentes performances de l’or. Les ventes de contrats à terme sur le métal jaune se sont donc accélérées sur les marchés provoquant une baisse programmée du cours de l’once. Si cette tendance se prolongeait, plusieurs pays du continent grands producteurs d’or pourraient faire bientôt grise mine. Ce sont le Ghana, le Mali, la Mauritanie, l’Afrique du sud, ou encore le Soudan.

Publié par AFRIMAGPar Michée Dare Correspondant permanent – Côte d’Ivoire

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