Altech (Alternative Lighting Technologies) s’est fait un nom dans l’industrie énergétique de la RDC, impactant positivement la vie de plus de 1,7 million de Congolais en vendant plus de 350 000 produits d’énergie solaire. Depuis sa création en 2013, Altech a réussi à créer un réseau national de vente et de distribution comptant 4 500 employés et agents de vente, couvrant 22 des 26 provinces de la RDC. Analyse d’une success-story hollywoodienne.
Altech a obtenu un financement de 18 millions de dollars, comprenant des prêts et des subventions, pour soutenir son expansion géographique réussie en RDC et ses projets de croissance dans de nouvelles régions. Ces fonds permettront à Altech d’établir plus de 30 nouveaux points de vente dans des zones rurales sous-desservies et de distribuer 180 000 produits solaires, étendant ainsi l’accès à une énergie propre et fiable à environ 900 000 citoyens congolais.
Naissance d’une réussite
« Depuis nos modestes débuts en 2013 dans notre ville hors réseau de Baraka dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC, nous avons été confrontés au défi majeur de sécuriser le financement de fonds de roulement dans nos efforts pour connecter les ménages hors réseau dans les zones rurales, périurbaines et urbaines de notre pays », raconte Washikala Malango, cofondateur d’Altech et PDG. Altech assure fournir de l’énergie propre et abordable à des milliers de foyers congolais hors réseau grâce à des solutions solaires modernes, propres, fiables et abordables, tout en créant des milliers d’emplois verts pour la jeunesse congolaise.
L’histoire d’Altech est surtout humaine. Celle de deux exilés congolais, Mashangao et Washikala Malango, élevés dans un camp de réfugiés tanzanien qui ont eu l’idée d’apporter l’énergie renouvelable à leur pays après avoir vu des kits solaires simples sur un marché de Dar es-Salaam (Tanzanie) au début des années 2010. « Nous en avons acheté 50 avec nos propres économies et les avons ramenés à Baraka », explique Mashangao, en référence à la ville du Sud-Kivu, sur les rives du lac Tanganyika, d’où il est originaire.
Lors de leurs débuts, les deux aventuriers distribuent les équipements à des membres de confiance de la communauté, tels que les écoles et les dispensaires médicaux, et percevaient des remboursements mensuels. Au fur et à mesure que les volumes augmentaient, les voyages en Tanzanie se multiplient et les deux entrepreneurs reviennent à chaque fois avec des cargaisons de plus en plus importantes. Pour les plus petites unités, qui alimentent une ampoule et un chargeur de téléphone portable, les clients versent un acompte de 3 dollars et paient 1 dollar par jour pendant 60 jours. Altech offre une garantie de service de deux ans. Les unités plus grandes, capables de faire fonctionner quatre ampoules et une radio FM, peuvent également être achetées sur des périodes plus longues. La plus grande offre d’Altech, payée sur 36 mois, peut faire fonctionner des téléviseurs, des ventilateurs et d’autres appareils ménagers.
Forte croissance et impact local
Aujourd’hui, Altech Group occupe la quatrième place sur la liste FT-Statista des entreprises à la croissance la plus rapide en Afrique et est la seule entreprise congolaise sur la liste de 100. Elle touche son public grâce à un réseau d’environ 4 000 d’« ambassadeurs solaires ». Ils travaillent à la commission dans les communautés de 23 des 26 provinces de la RDC, vendant le produit et collectant des micro-remboursements, parfois quotidiennement. Altech a vendu 350 000 unités et a l’intention de porter ce chiffre à 2 millions d’ici à 2030.
« Ils sont les évangélistes de nos solutions hors réseau », expliquait Iongwa Mashangao, cofondateur d’Altech, au Financial Times. « Quatre-vingt-dix pour cent de notre population vit sans accès à l’électricité. Cela a un impact sur nos efforts de développement dans tous les aspects de la vie. Notre vision est d’éradiquer la pauvreté énergétique dans le pays ».
Altech encourage ses clients à payer avec les services d’argent mobile proposés par les sociétés de télécommunications Orange et Airtel, mais ses « ambassadeurs solaires » acceptent également les paiements en espèces. Cela complique inévitablement le modèle commercial et augmente les frais généraux. Les investisseurs ont été attirés par l’impact social d’Altech en RDC, où elle fournit de l’énergie propre et abordable à des milliers de foyers congolais non raccordés au réseau tout en créant de nombreux emplois verts pour la jeunesse du pays.
Le financement de ses opérations est assuré principalement par des facilités distinctes accordées par le Fonds de croissance des entrepreneurs énergétiques (EEGF) Triple Jump et Rabobank, avec des soutiens entre autres d’EquityBCDC, des subventions du Creating Hope in Conflict : a Humanitarian Grand challenge et ANSER. D’autres financements, dont 13 millions de dollars de la banque d’investissement sud-africaine Verdant Capital, encore en cours de vérification préalable.
Malango et les cofondateurs d’Altech ont bâti la société PAYGo en respectant cinq principes fondamentaux : proposer des produits de haute qualité, offrir un service client exceptionnel, maintenir un portefeuille client sain, générer des revenus élevés et assurer des marges bénéficiaires substantielles. Ces principes ont permis à Altech de mettre en place un modèle commercial autosuffisant axé sur la rentabilité et des opérations rationalisées dès le premier jour.
Avec les 18 millions de dollars levés, Altech prévoit d’ouvrir plus de 30 nouveaux points de vente dans des zones rurales sous-desservies et de distribuer 180 000 produits solaires. Cette expansion permettra à 900 000 Congolais d’accéder à une énergie propre et fiable, créant ainsi davantage d’emplois verts pour la jeunesse congolaise et impactant positivement la vie d’un plus grand nombre de personnes.
ENCADRE
ALTECH GROUP EN QUELQUES CHIFFRES
4 : sa place au classement FT des entreprises à forte croissance en Afrique en 2023
3 017,43 : Taux de croissance absolu en pourcentage
17 : en millions, le chiffre d’affaires d’Altech contre 0,5 million en 2018
4 000 : nombre d’employés en 2021 contre 800 en 2018
Source chiffres : Financial Time
