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Mushiya Kabeya, fondatrice de Watch and Act

Mushiya Kabeya est la fondatrice de Watch and Act, une chaîne de solidarité active et multidimensionnelle. Pour M&B, elle se confie sur ce projet

Mushiya Kabeya est la fondatrice de Watch and Act, une chaîne de solidarité active et multidimensionnelle. Pour M&B, elle se confie sur ce projet, à travers lequel, elle souhaite proposer des solutions à la crise sanitaire, alimentaire, sociale et économique du Coronavirus en RDC.

Pouvez-vous expliquer le programme Watch and Act?

Watch and Act a commencé en riposte a la Covid-19. Nous nous sommes demandé ce que les acteurs non politiques pouvaient apporter à la crise. En réponse, nous avons trouvé neuf axes d’interventions (Facebook Watch and Act, NDLR).

Pourquoi avoir créé Watch and Act?

Je pense que l’échec de cette riposte, c’est d’avoir été politisée. Le pays étant trop vaste, les individus, associations et entreprises devaient s’en saisir

Quelles ont été vos premières actions?

Au début, nous avons principalement fait de la sensibilisation santé. Nous nous sommes rendu compte que les messages du gouvernement n’arrivaient pas au peuple, notamment dans les lieux défavorisés. Nous nous sommes donc lancés dans une campagne de communication sur les mesures barrières : Messages audio traduits dans cinq langues, caravane motorisée et diffusions de chansons qui passaient en boucle. Par la suite, nous avons fait des conférences en ligne où des médecins de la diaspora, qui avaient déjà subi la crise, pouvaient conseiller les médecins sur place. En ce qui concerne l’entrepreneuriat, nous avons envoyé un appel à tous les entrepreneurs qui avaient une initiative, un produit, un service pour aider les familles confinées. De cette initiative est né un annuaire Watch and Act. Les gens pouvaient trouver des réponses spécifiques pour cette période difficile. Cet annuaire restera disponible.

Vous êtes à l’initiative de ce projet. Comment avez-vous eu l’idée?

La structure pour laquelle je travaille depuis longtemps, une agence de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) au sein de laquelle nous avons plein de programmes. Mon métier m’amène à avoir un caractère social. Cependant, je n’aime pas la perversité du social. Je préfère le côté sociétal qui autonomise la population. Pendant la crise de la Covid-19, la résilience était imposée. Les frontières fermées ; les vols annulés. Je me suis demandé ce que je pouvais faire. J’étais confinée seule à la maison et je ne pouvais pas bouger. J’ai donc eu l’idée de faire des actions à partir de mon téléphone.

Comment financez-vous ce projet?

Jusqu’à maintenant, nous étions autonomes grâce à la production et vente de masques artisanaux aux normes sanitaires, produits par une chaîne de couturières confinées. L’idée c’était aussi de ne pas dépendre des autres pays en les important. Mais aujourd’hui, nous allons avoir besoin de fonds.

Que restera-t-il de ce projet une fois la crise passée?

Watch and Act est un programme qui va rester. Nous étions les premiers sur la toile à parler de l’après-Covid. La crise était un bon prétexte. Par exemple, depuis deux ans, je me bats en faveur d’un bon système agricole, mais c’est seulement maintenant, avec la Covid, que tout le monde regarde ce que l’on fait. Pendant le confinement, on s’est demandé comment nous nourrir sans aide extérieure. On a réveillé beaucoup de réseaux d’agriculteurs qui sont déjà très actifs, mais qui sont très peu écoutés. Cette période nous a permis de leur donner plus de voix. Finalement, cette crise est une opportunité de prise de conscience collective par rapport à des sujets qui sont sur la table depuis longtemps. De plus, nous comprenons que la Covid restera donc ce projet aussi.

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