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7 commentaires sur la métamorphose digitale des moyens de paiements : état des lieux

La digitalisation de notre environnement est un sujet passionnant, nous sommes tous concernés par cette vague qui nous porte et peut nous submerger parfois. Dopées par l’accélération et le cumul des innovations technologiques, les pratiques de la vie quotidienne évoluent rapidement. 

Les paiements, opérations cruciales au cœur de l’activité économique, connaissent une transformation profonde : morphologique et ontologique. On parle beaucoup des paiements mobiles, à l’appui de statistiques partielles, conduisant souvent à des conclusions fantasmagoriques nourries par des convictions enthousiastes mais superficielles : la disparition des banques, l’éradication du cash, l’inclusion économique automatique pour tous, le triomphe d’un mode opératoire de paiements universel etc… Nous voyons les choses de la façon suivante.

1° LES MOYENS DE PAIEMENT DE PROXIMITÉ MUTENT RADICALEMENT MAIS DIFFÉREMMENT

Oui, le domaine des paiements connaît une transformation profonde qui se traduit notamment par un éclatement de la chaîne de valeur qui le constitue et par la multiplication des intervenants dans leur processus.

Cette transformation se fait toutefois selon des modes et à des rythmes propres suivant les régions, elle est fonction de la performance préexistante des modes de paiements courants, du niveau de bancarisation, d’éducation financière, de capacité de thésaurisation des populations cibles et de la confiance dans les institutions financières, notamment.

2° LES BANQUES PLIENT MAIS NE ROMPENT PAS

Il est de bon ton de prédire, en la souhaitant parfois, l’apocalypse pour les banques. Les Nostradamus de comptoir excellent depuis longtemps dans cet exercice et ne se découragent pas.

Les banques ne disparaîtront pas mais elles sont menacées, leur rente de situation a beaucoup de plomb dans l’aile, les marchés l’ont bien compris, il suffit de jeter un œil sur l’évolution de leurs capitalisations boursières comparées à celles des autres opérateurs. Elles doivent non seulement faire preuve d’agilité mais, plus encore, se transformer pour rester dans la coup, pour conserver une part gratifiante du gâteau qu’elles doivent à présent à partager.

A défaut, on ne leur laissera que le «sale boulot», elles seront reléguées dans les rôles les plus ingrats, les moins rémunérateurs et les plus coûteux : l’administration et la conservation. Si elles ne veulent pas se retrouver dans l’arrière cuisine, à la plonge ou … pire encore…, elles doivent se transformer, nouer des partenariats, élargir leur champ d’action, bref, prendre les devants.

Elles semblent avoir saisi les enjeux du moment, ni lièvre, ni tortue, elles ont pris un bon départ dans cette course à l’innovation.

3° LE CIEL EST MENAÇANT POUR TOUT LE MONDE

Les banques jouent gros, mais les opérateurs téléphoniques ne sont plus du bon côté du manche, l’avènement du web, de la carte sim embarquée et des régulations de plus en plus contraignantes sont autant de défis sérieux auxquels ils font face.

Les schémas de carte de paiement quant à eux seront concurrencés par l’accès directs aux comptes bancaires que prévoient de plus en plus de législations dans le monde. La belle époque des monopoles et des commissions confortables qui en résultent est révolue.

Les acteurs triomphants redoutent de se mettre en infraction avec les lois anti trust, les fintechs doivent un jour ou l’autre devenir rentables, elles sont nombreuses, toutes ne subsisteront pas.

Opportunités mais aussi menaces sont partout, les astres ne sont parfaitement alignés pour personne !

4° LE CASH EST TOUJOURS LÀ

Liquidera-t-on l’argent liquide ? Le cash reste le moyen de paiement le plus employé quant au nombre de transactions. Il a cependant son avenir derrière lui comme en témoigne la régression de son usage mais pas au même rythme partout, bien loin de là. L’argent liquide est en fait le plus grand concurrent des innombrables solutions digitales actuelles.

La fin radicale de la monnaie fiduciaire, attribution régalienne par excellence, ne peut être le fruit que d’une décision politique.

5° PARTENARIATS, OUVERTURES ET ÉCOSYSTÈME SONT DES FACTEURS DÉTERMINANTS DE SUCCÈS

On ne verra pas de solution monolithique trustant tous les éléments de la chaîne de valeur des paiements. Les solutions gagnantes seront le fruit de collaborations au sein desquelles chaque opérateur exploitera ses avantages au moyen de plateformes accessibles au plus grand nombre, assorties de services commerciaux, en amont et en aval de l’acte de paiement.

6° POLITIQUES ET RÉGULATEURS SONT DE LA PARTIE

Le monde politique ne se contente pas d’observer très attentivement ce qui se passe, il est partie prenante dans les opérations, il encourage, favorise, pilote à l’occasion et poursuit ses objectifs propres. Mais parfois aussi il se cabre et use de son droit de veto. Il impose ou interdit.

On l’attend sur les sujet plus aigus méritant une attention particulière: respect de la vie privée, concurrence loyale, éthique et sécurité. 

7° NOUS NE SOMMES PAS AU BOUT DE NOS SURPRISES

Les choses ont déjà beaucoup changé mais les futurs sont multiples, les jeux de sont pas faits, ni les messes ne sont dites. La révolution digitale ne fait que commencer “it is only the first second of the first half of the game”

Cirdec Claytoon

* David Velez fondateur de Nubank (banque digitale Brésil)

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