« Nous avons perdu notre courageux leader, le président John Magufuli, qui est mort à 18 heures d’une maladie cardiaque », a déclaré la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, sur les antennes de la télévision nationale dans la soirée du mercredi 17 mars. Elle a annoncé un deuil national de quatorze jours.
Elle a précisé que le chef de l’État était décédé à l’hôpital Emilio Mzena, un établissement gouvernemental de Dar es-Salaam, où il était soigné. Il souffrait de problèmes cardiaques depuis dix ans, a-t-elle ajouté.
Il y a une semaine, le leader de l’opposition, Tundu Lissu, en exil en Belgique, avait commencé comme d’autres à s’interroger publiquement sur l’absence du président, le disant atteint d’une forme sévère du Covid-19, aggravée par des problèmes de santé.
Lundi, Samia Suluhu Hassan avait elle-même appelé à ignorer les rumeurs, tout en suggérant que le président, qu’elle prenait soin de ne pas nommer, était en effet malade. « S’il y a un moment où nous devons rester unis, c’est maintenant », avait-elle dit.
Élu en 2015, John Magufuli avait été réélu en octobre dernier. Surnommé « Tingatinga » (le « bulldozer »), il n’était plus réapparu en public depuis le 27 février. Son état suscitait une inquiétude croissante dans le pays, où sa gestion de la pandémie de coronavirus était critiquée.
En février, la Tanzanie, qui se disait depuis des mois « libérée » du Covid-19 grâce aux prières, a connu une vague de décès, officiellement attribués à des pneumonies. Des personnalités de premier rang ont été touchées, parmi lesquelles le vice-président de l’archipel de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, qui est décédé, obligeant John Magufuli à admettre à demi-mot la présence du virus en Tanzanie.
Source : Jeune Afrique