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L’éruption volcanique à Goma risque d’aggraver le déficit sur le marché mondial de l’étain

Le prix de l’étain au comptant a grimpé de plus de 51 % depuis janvier, sous l’influence de la forte demande mondiale et d’une offre qui peine à suivre. Ce déficit pourrait être renforcé par l’incapacité de la RDC à exporter son minerai, à cause des perturbations causées par l’éruption du Nyiragongo.

Depuis l’éruption du volcan Nyiragongo en RDC le week-end dernier, Alphamin Resources n’arrive plus à exporter sa production d’étain. C’est du moins l’annonce faite le 26 mai par la compagnie active à la mine de Bisie, qui explique ce retard par l’impossibilité d’obtenir les permis nécessaires.

Les opérations minières se déroulent certes à environ 200 km à l’ouest de la ville de Goma, et les routes d’importation et d’exportation établies passent par Beni (350 km au nord de Goma), mais l’administration régionale se trouve à Goma. Or, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu ne s’est pas encore totalement remis de l’évacuation liée à l’éruption volcanique.

« Il y a eu quelques perturbations dans les services gouvernementaux concernant les documents d’exportation et, en supposant qu’il n’y ait pas d’autres éruptions volcaniques, ces services devraient revenir à la normale au cours de la première semaine de juin », explique Alphamin dans son communiqué.

Pour le moment, cette situation sans doute commune à toutes les autres compagnies minières de la région va affecter l’approvisionnement mondial en étain et risque de faire grimper des cours déjà très hauts. Le prix de l’étain pour achat au comptant a atteint 31 950 $ la tonne le mercredi 26 mai sur le London Metal Exchange, contre 21 034 $ le lundi 4 janvier dernier.

Il faut dire que sous l’influence de la pandémie de Covid-19, la demande mondiale d’étain a explosé ces derniers mois. La crise sanitaire a en effet entrainé un recours au télétravail avec son besoin en appareils électroniques divers, qui utilisent pour la plupart de l’étain. Pendant ce temps, les mines et fonderies ont connu des perturbations à cause de la pandémie et le déficit constaté depuis trois ans s’est renforcé.

« Tous les grands négociants en étain sont en rupture de stock pour le premier trimestre de l’année et certains des plus petits pour l’année entière », expliquait en février James Willoughby, analyste de marché à l’International Tin Association (ITA), dans des propos relayés par le Financial Times.

Pour rappel, Alphamin assure environ 4 % de la production mondiale avec 10 900 tonnes de concentré d’étain en 2020, selon l’ITA. L’organisation précise que la RDC héberge, avec 9 % de parts, la 4e plus grande ressource mondiale en étain, derrière la Russie, l’Australie et le Pérou.

Emiliano Tossou
Agence Ecofin / MCP, via mediacongo.net

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