Bonjour, pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Je réponds au nom d’Anasthasie Tudieshe. Je suis journaliste, productrice et consultante en communication et pour les médias, basée à Kinshasa depuis près de trois ans.
Quel impact vos différentes contributions peuvent-elles avoir ?
La notion d’impact est importante pour moi, quelle que soit la casquette que je porte. Une doctoresse kényane a vu sur twitter un reportage que j’ai réalisé sur une jeune activiste qui fait de la prévention dans un camp reculé de veuves de militaires déshéritées. Une jeune entrepreneure congolaise me dit qu’une grande banque de la place l’a appelée avec insistance suite à un reportage pour lequel je l’ai interviewée. Les films que je fais dans le cadre de ma consultance avec l’Union européenne ont su attirer l’attention d’une compagnie de production internationale. Ce genre d’expériences sont très grisantes !
Comment tâchez-vous de vous démarquer ?
Je m’efforce de faire preuve d’originalité, et d’ouverture d’esprit ; de proposer un angle et des sujets différents, une certaine sensibilité et de provoquer des questionnements. Les reportages que je propose ne sont générale[1]ment pas banals, et portent sur la sexualité des femmes handicapées, des sacs biodégradables en fibres de bananier, une entreprise de recyclage de déchets en galets combustibles pour les braseros, ou des portraits de chanteuses lyriques…
De quelle manière la femme peut-elle améliorer sa société ?
Tout part de la conscience ; la conscience d’être, en tant que femme, un pilier de la société : d’une part parce qu’elle est appelée à éduquer les enfants, mais pas uniquement. Être une femme qui travaille avec des hommes permet de partager avec ces derniers une expérience de la vie qu’ils n’ont pas. Le plus souvent, hélas, les femmes n’assument pas leurs compétences non diplômées. Quand on me demande si je saurai mener à bien plusieurs tâches, je réponds que j’ai élevé en mère célibataire deux enfants avec parfois trois boulots… en restant calme (le plus souvent haha). Aucune formation diplômante ne vous l’apprend. Nous autres femmes, nous devons assumer nous connaître, assumer nos compétences, qu’elles soient validées par les hommes ou non, qu’elles soient livresques ou non, et les faire valoir avec fierté. Nul n’est indispensable certes. Mais nous sommes irremplaçables. Et il est plus que temps que nous le comprenions. C’est une responsabilité. Une magnifique responsabilité. Mais qui demande de l’engagement et de l’exigence.
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