Mining and Business a eu l’honneur d’être choisi par la DRC Mining Week comme modérateur de deux sessions de l’événement numérique. Le thème du jour était «les technologies qui font la différence en RDC». DRC Mining Week en Ligne a fait des étincelles et a accueilli plus de 900 participants, prenant part à trois sessions exclusives touchant à la perception d’investissement, technologies pour les opérations minière et défis liées à la loi de la sous-traitante.
Les intervenants étaient :
- Amadou NDIAYE, SAP, Industry Value Advisor for Energy & Natural Resources | EMEA South
- Bakomeka Kelina, MMG, Manager – Business & Technology Services, RDC
- Chantal Kalala, Deloitte, Manager Advisory, RDC
- Souad El Ouazzani, Deloitte Africa, Sustainability Manager, France
Amadou Ndiaye, pouvez-vous présenter votre société ?
Je représente SAP et suis parmi vous aujourd’hui pour vous exposer nos objectifs. Nous voulons démontrer que notre technologie permet aux sociétés minières de rester pérennes, de garantir certaines productivités sur le long terme tout en tenant compte de la manière dont évolue cette industrie. J’aimerais illustrer cela en citant trois des dix tendances principales qui influencent le secteur minier, la profitabilité, l’environnement et la sécurité. Pourquoi choisir SAP? La raison est simple : prenez l’exemple de votre chaine de valeur, nous savons qu’elle débute avec une activité de planification, suivie par l’amélioration de la qualité de nos minerais, la livraison aux clients. SAP a standardisé l’ensemble de ces processus et a défini de bonnes pratiques pour la gestion. Aujourd’hui, plus de 67% des entreprises minières utilisent les solutions SAP.
Chantal Kalala, la pandémie a impacté le monde entier et notamment le secteur minier. Parlez-nous de l’étude réalisée par Deloitte sur les dix tendances de ce secteur.
Je vais les citer avant de revenir sur les trois tendances qui s’appliquent au contexte de la RDC.
1) Le renforcement de la résilience dans le contexte du Covid-19.
2) Le regain de la confiance des investisseurs.
3) L’engagement des entreprises minières envers la décarbonation.
4) Le regain de la confiance de la société en matière d’investissements sociaux avec des résultats durables.
5) La transformation de la gouvernance pour un avantage concurrentiel.
6) La création d’une chaine d’approvisionnement plus habile pour le secteur.
7) L’utilisation de la technologie dans le secteur minier.
8) L’avenir du travail, comment ce secteur devrait définir le leadership de culture dans le milieu du travail.
9) La sécurité dans une vision zéro-dommage dans le minier.
10) La réponse à la demande de minéraux essentiels à la transformation écologique. Dans le contexte congolais, pour la première tendance, il s’agit principalement du Covid-19, sur ses conséquences sur les entreprises du secteur minier en RDC. Les entreprises n’avaient pas pensé à des plans de continuité. L’autre tendance concerne l’aspect social. Que peuvent faire les entreprises minières pour regagner la confiance de la société en investissant dans le domaine social? Enfin, la dernière tendance concerne la sécurité ; comment les entreprises peuventelles s’assurer que leurs activités n’ont pas d’impacts négatifs sur les populations locales ? Bref, toutes ces tendances montrent l’évolution du secteur vers la durabilité et la sécurité.
Souad Ouazzani, en quoi consiste votre rôle chez Deloitte ?
Je suis en charge du développement en Afrique et j’accompagne les organisations privées et publiques, en les aidant à définir des stratégies, à identifier les risques liés aux enjeux du développement durable, puis mettre en œuvre les plans d’action. Par rapport à ce que disait Chantal sur les dix tendances, on se rend compte qu’elles pointent vers la même trajectoire qui est cette transition vers la durabilité du secteur minier. Le secteur a toujours été très encadré avec des réglementations strictes à cause des impacts environnementaux et sociaux importants. Aujourd’hui, la pression se renforce à plusieurs niveaux : premièrement, la plupart des minerais sont critiques pour l’activité économique donc il y a une vigilance accrue des autorités publiques pour en sécuriser l’approvisionnement. La RDC est le carrefour de cette grande discussion autour de la sécurisation de l’approvisionnement mondial, de l’équilibre écologique et de pressions accrues de la part des consommateurs. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de pressions pour une meilleure traçabilité sur les impacts écologiques et sociaux et il y a également une pression sur les industries minières pour la décarbonation de leur bilan énergétique. Cette pression ne vient pas seulement du gouvernement, mais désormais des actionnaires. La transition vers la durabilité est un nouveau paradigme économique, un enjeu de performance pour deux raisons principales : le changement climatique va influencer le développement des activités minières et donc créer un enjeu d’adaptation de l’industrie face à ces changements. La deuxième raison étant la facture de rentabilité. C’est sur la base de ce constat que nous amenons nos clients vers un certain nombre d’initiatives qui sont innovantes.
Bakomeka Kelina, pourriez-vous nous dire s’il y a eu des problèmes dans l’implémentation d’un IRP comme SAP dans votre mine, MMG ?
Nous pouvons dire que les défis pour l’implémentation de SAP dans l’entreprise pourraient être les coûts, mais aussi la perception des modes opératoires de l’entreprise. Il faut que l’entreprise soit tournée vers l’innovation avant de prendre la décision d’implanter un outil de gestion comme SAP qui couvre toute la chaine de production. Au niveau de MMG, nous utilisons déjà cet outil de gestion qui est très performant et nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur tous les différents segments d’activités de l’entreprise.
Amadou, comment SAP s’inscrit-elle dans la logique d’Access Mobility ?
SAP a créé le concept de NRP qui permet à une entreprise de gérer l’ensemble des processus opérationnels. De la même manière qu’on achète un pack Office chez Microsoft pour gérer ses e-mails, on va acheter un NRP chez SAP pour gérer la vente, la gestion des stocks et d’autres processus tout aussi importants. J’ai une question du public : quelles seraient les opportunités futures avec SAP, puisqu’on parle de gestion à distance de certaines mines ? Votre avis, Souad?
Souad: À l’avenir, le travail se fera de plus en plus à distance. Par rapport à la gestion des petites mines, il y a certaines fonctions qui ne seront plus sur le terrain, la finance par exemple. Amadou : Je dirais que l’industrie des mines connait aujourd’hui des pressions qui viennent de deux côtés : Les coûts d’extraction et les coûts d’usine, tous deux très élevés et la pression provenant des consommateurs. Il est important d’user de stratégies pour les réduire tout en permettant aux entreprises de rester profitables et pérenniser leur business.
Chantal, un dernier mot ?
Je dirais qu’avec la crise sanitaire, les entreprises congolaises ont l’opportunité de renforcer leurs capacités de résilience face aux aléas et montrer aux communautés locales l’empreinte positive de leur activité. Cela facilitera le regain de la confiance de la société civile.
M&B : Je vous remercie.