Le laboratoire allemand BioNTech qui a développé un vaccin anti-Covid-19 a annoncé lundi 19 juillet lancer en 2022 des essais pour un vaccin contre le paludisme.
BioNTech est précurseur dans la recherche sur l’ARNm. Le laboratoire a indiqué vouloir appliquer la technologie prometteuse de l’ARN messager. Le directeur et cofondateur de BioNTech, Ugur Sahin, a annoncé dans un communiqué que ce vaccin sera produit sur le continent africain. « BioNTech compte développer le premier vaccin à ARNm pour la prévention de la malaria ». Il a ajouté «La probabilité de succès est grande».
Des études seront lancées d’ici fin 2022 en Afrique et «d’autres régions où la malaria est répandue», mais également en Allemagne dans le cadre de ce programme soutenu par l’Organisation mondiale de la santé, l’Union européenne et le Centre de prévention et de contrôle des maladies de l’Union africaine (Africa CDC).
Le premier vaccin contre le paludisme
Il n’existe actuellement aucun vaccin reconnu contre le paludisme. Lors d’une conférence conjointe avec BioNTech et l’UE, Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l’OMS a affiché sa déception: «depuis plusieurs décennies, les grands développeurs de vaccins ont petit à petit abandonné la recherche sur le vaccin contre le paludisme ».Toutefois, une expérience développée par des chercheurs de l’université d’Oxford avait laissé présager un succès au mois d’avril. Ce vaccin pourrait être homologué sous deux ans. Mais BioNtech compte bien profiter de son avantage avec l’expérience acquise lors du développement du vaccin contre le Covid-19, en association avec l’américain Pfizer.
Ugur Sahin confie: «nous avons construit une très grande base de données sur la sécurité du vaccin, avec plus d’un milliard de personnes ayant reçu une injection ». BioNTech a également résolu le problème crucial du transport et du stockage du vaccin qui exige une température très basse. Des solutions ont été trouvées pour transporter les vaccins à des températures supérieures aux -70 degrés Celsius.
Aujourd’hui, BioNTech travaille sur des expérimentations de vaccins contre neuf maladies infectieuses et sur l’élaboration de 15 programmes de traitement du cancer. Les résultats sont attendus dans les prochaines années. Les équipes autour du binôme formé par Ugur Sahin et Özlem Türeci, la directrice médicale, veulent notamment lancer en 2022 un essai clinique pour un vaccin contre la tuberculose.
Le paludisme est causé par un parasite transmis par les moustiques. Cette maladie infectieuse et dangereuse, particulièrement en Afrique provoquant environ 400.000 morts par an. Attendue depuis de nombreuses années, l’homologation d’un vaccin pourrait, enfin, être une véritable bouffée d’espoir pour des millions de personnes.