En 2011, Serge Mumbu, formé au Collège Boboto puis étudiant en Marketing à l’Université Protestante du Congo à Kinshasa, après des formations, des séminaires, des conférences, lançait Target, un cabinet d’étude de marché. Dix ans plus tard, grâce à la qualité de son travail, une formation de son personnel et ses réussites sur le terrain, Target s’est imposé parmi les meilleurs cabinets en RDC jusqu’à intégrer la prestigieuse ESOMAR. Serge Mumbu, avec un flash-back sur les 10 dernières années, se projette vers 2031 pour M&B Magazine.
Mining & Business : Target vient de célébrer ses 10 ans, comment résumeriez-vous cette aventure?
Serge Mumbu : Je dirais que c’était une quête permanente de défis en termes de crédibilité, parce que nous sommes dans un secteur qui n’a pas bonne presse. Lorsqu’on a abordé nos premiers partenaires, le discours consistait à démontrer la crédibilité de Target et notre capacité de travailler selon les normes internationales. Cette quête permanente de crédibilité continue et nous a poussés à intégrer certaines organisations internationales comme ESOMAR, qui mène des études les marchés dans le monde. Nous avons intégré les organisations locales comme la FEC, la Chambre de commerce ou Global compact. Nous recrutons au pays grâce à un test standard qui nous permet de former les enquêteurs ou des superviseurs. Après, ces personnes formées deviennent consultants.
Target a 10 ans, mais à quoi il ressemblait à ses débuts il y a 10 ans ?
On était trois personnes dans un petit local quelque part à Kinshasa ! On a introduit des propositions à de potentiels partenaires pour attirer leur attention. Il fallait recruter des personnes à temps partiel pour constituer des dossiers. Nous avons lancé notre première étude sur les « Indices de consommation de produit » avec nos moyens. Trois mois après, on a décroché notre premier contrat avec Airtel.
Dans quels domaines Target a-t-elle focalisé ses études de marché?
Nous avons deux axes d’action. D’un côté, les publications des études que nous préfinançons nous-mêmes et qui portent sur des sujets d’actualité, peu importe le domaine: santé, Covid-19, politique, sondage, etc. Par notre contribution sociale, certaines études sont gratuites. Les publications représentent 10% de nos études, car d’autres part, les 90 autres pour cent sont des études ou enquêtes confidentielles de nos clients.
Une équipe de Target suit l’actualité. Nous abordons des sujets qui touchent à l’actualité dans notre pays et dans le monde tout en vulgarisant la culture de sondage auprès de nos partenaires. Le challenge pour les 10 années à venir, c’est de trouver des partenaires avec lesquels on peut faire des enquêtes.
Comment Target évalue l’impact de ses études depuis 10 ans, que ce soit auprès de ses partenaires ou auprès de la société congolaise?
J’apprécie le fait que pour prendre des décisions, nos partenaires ont développé la culture de sondages. Il y a des entreprises qui ont doublé voir quintuplé leur chiffre d’affaires grâce aux études de Target. Je pense à la Bralima pour le repositionnement de Primus, il y a quelques années. Target a enquêté et fait aboutir au concept de «Pelissa Ngwasuma» qui a redynamisé Primus, Turbo King et d’autres produits de la firme. À Lubumbashi, lorsqu’on a lancé la boisson N’Tay, je vois aussi Énergie Malt, ce sont des motifs de fierté parce que ces produits ont trouvé leur public. Avec la Banque Mondiale, nous avons contribué, en collaboration avec Deloitte, au projet des PME. Il y a eu aussi des échecs pour différentes raisons, mais de manière générale, nous observons un impact positif de nos études auprès de nos partenaires, même si pour des raisons de confidentialité nous ne pouvons pas tout dévoiler.
Comment voyez-vous Target dans 10 ans ?
D’abord, je souhaiterais qu’au niveau de l’actionnariat d’autres partenaires viennent apporter un plus surtout en termes de technologies pour que nous diversifiions nos contenus. J’aimerais que Target soit dans les conseils à 360 degrés pour que nous devenions un cabinet-conseil qui accompagne ses partenaires. Et je nous vois installés dans plusieurs pays.