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Ketanji Brown Jackson, première juge afro-américaine à la Cour suprême (portrait)

Le président américain, Joe Biden, a nommé le 26 février Ketanji Brown à la Cour suprême des États-Unis. Jeudi 7 avril, Ketanji Brown Jackson est entrée dans l’histoire.

 

Le président américain, Joe Biden, a nommé le 26 février Ketanji Brown à la Cour suprême des États-Unis. Jeudi 7 avril, Ketanji Brown Jackson est entrée dans l’histoire. Première femme noire à être désignée juge de la Cour suprême des Etats-Unis, la magistrate de 51 ans, fille d’enseignants, a été confirmée lors d’un vote au Sénat, par 53 voix contre 47. Voici son portrait publié par Le Monde.

Née à Washington en septembre 1970, Ketanji Brown a grandi à Miami dans un foyer d’enseignants du système public. Ses parents ont connu la ségrégation mais ont pu aller à l’université, et ils croyaient à la promesse des droits civiques. C’était l’époque du renouveau des racines africaines. Une tante, qui était membre du Peace Corps en Afrique de l’Ouest, leur avait envoyé une liste de prénoms. Ils ont choisi Ketanji Onyika (« celle qui est jolie »).

Elève brillante, Ketanji Brown a effectué le parcours classique des prétendants à la Cour suprême, sans se laisser distraire par les marques de racisme ou d’hostilité. Concours d’éloquence au lycée, faculté de droit à Harvard (1996), éditrice de la prestigieuse Harvard Law Review. En 1999-2000, elle fut clerc auprès d’un juge de la Cour suprême, en l’occurrence Stephen Breyer (1999-2000), le magistrat qui a annoncé sa retraite en janvier, et auquel elle est appelée à succéder. Ketanji Brown Jackson a aussi été juge au tribunal fédéral de Washington et venait d’être nommée à la cour d’appel du circuit du district de Columbia, le deuxième tribunal du pays en matière d’importance politique. Une position pour laquelle elle a été adoubée en 2021 au Sénat par 53 voix contre 44. Trois républicains l’avaient soutenue.

La juge Ketanji Jackson a aussi un parcours hors normes. Phénomène rare parmi les candidats à la Cour suprême, qui se recrutent généralement parmi les procureurs, juges d’appel ou universitaires, elle possède une solide expérience de défense criminelle. Si sa nomination est confirmée, elle sera la première à la Cour à avoir été public defender, ou avocat commis d’office pour la défense des justiciables sans ressources, la branche la moins considérée en matière de carrière. A Washington, elle s’est occupée de la procédure d’appel de l’un des détenus de Guantanamo, ce qui lui a valu d’être interpellée par le sénateur républicain Tom Cotton : « Est-ce que vous n’avez jamais représenté un terroriste à Guantanamo ? »

Barack Obama, qui l’avait placée sur la liste de ses candidats potentiels pour succéder au juge Antonin Scalia en 2016, l’a nommée à la commission fédérale sur les peines (United States Sentencing Commission), une instance chargée de remédier aux différences de condamnations entre Noirs et Blancs, dans le cadre de la réforme de la justice pénale. Elle y a supervisé l’harmonisation des peines pour trafic ou usage de stupéfiants.

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