À Kinshasa, capitale de la RDC, les Congolais sont victimes collatéraux de la guerre en Ukraine. A mi-avril, le prix du pain explose dans la capitale. Composante alimentaire indispensable pour les habitants de la capitale, la miche de pain connaît une hausse de la moitié de son prix, comparée à début 2022. Cette crise n’est pas étrangère à la guerre entre l’Ukraine, 8e producteur mondial du blé, et la Russie, 85 millions de tonnes par an, 3e producteur mondial en 2020.
Certaines catégories de pain, notamment « Kanga journée » ne sont plus sur le marché kinois, a constaté le site en ligne Actualité. Le pain de 200fc revient à 300fc et celui de 500fc à 750fc, une hausse de la moitié du prix initial sur le marché. La vente de pains constitue une alternative économique pour, non seulement les pâtissiers, mais aussi les femmes vendeuses « ba mama ya mapa » qui voient le maigre bénéfice espérer s’effriter de jour en jour.
Le blé, essentiellement produit par la Russie et l’Ukraine, est rare sur le marché. Les deux pays ayant diminué fortement l’exportation de ce produit dès les débuts du conflit en février. La Russie et l’Ukraine représentent ensemble près de 30 % du commerce mondial du blé. En conséquence, l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie en 2022 a fait grimper en flèche les prix mondiaux du blé.
Impact du conflit russo-ukrainien
La crise du pain frappe la capitale congolaise alors que le prix du carburant flambe sur toute l’étendue du pays. 10 litres d’essence reviennent jusqu’à 60 000fc (30$) au lieu de 40 000, à Lubumbashi, il y a quelques semaines. Lors du dernier conseil de ministres, Didier Mudimbu, chargé des hydrocarbures a assuré que le gouvernement tentait de pallier la situation. Un appel d’offres pour l’exploitation de 16 blocs pétroliers a été approuvé.
« La capacité de production de l’Ukraine a été compromise et de nombreux pays ont restreint ou interrompu leurs relations commerciales avec la Russie » d’après le World Population Review. La Russie est également un important fournisseur d’engrais, essentiels pour maximiser les rendements des cultures, ce qui ajoute une autre couche de complication pour les agriculteurs.
Selon l’Agence Internationale d’Énergie, la Russie est un acteur majeur sur les marchés mondiaux de l’énergie. « Elle est l’un des trois premiers producteurs de brut au monde, se disputant la première place avec l’Arabie saoudite et les États-Unis. La Russie dépend fortement des revenus du pétrole et du gaz naturel, qui représentaient en 2021 45 % du budget fédéral russe. »
En 2021, la production russe de brut et de condensats a atteint 10,5 millions de barils par jour (bpj), soit 14 % de l’offre mondiale totale. La Russie dispose d’installations de production de pétrole et de gaz dans tout le pays, mais l’essentiel de ses gisements est concentré en Sibérie occidentale et orientale. En 2021, la Russie a exporté environ 4,7 millions de bpj de brut, vers des pays du monde entier.
M&B