in

Interview: Directeur Commercial de Liquid Intelligent Technologie – RDC

Même si les choses évoluent vite, la RDC possède encore du retard en matière d’infrastructures télécom dans la région.

La RDC a accumulé un retard très important en matière d’infrastructures télécom. L’immensité du pays est certes un facteur difficile à appréhender, mais la principale raison vient de l’incurie des gouvernements qui se sont succédé. LIT a placé le Congo sur sa liste des priorités pour aider le pays à rattraper ce retard. MB a voulu comprendre son agenda en rencontrant son directeur commercial.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Je suis directeur commercial de Liquid Intelligent Technologies, appelée plus couramment Liquid ou LIT en RDC. J’ai commencé par animer le réseau de revendeurs Microsoft pour l’Afrique, ensuite j’ai rejoint l’équipe à Kinshasa. La société Liquid a changé de nom, en mars 2021, elle est passée de Liquid Telecom à Liquid Intelligent Technologies. Pour utiliser les deux lettres IT et pour montrer que Liquid n’est pas un opérateur classique. C’est aussi un fournisseur de solutions informatiques dans le cloud pour les entreprises, les organisations et pour les gouvernements, d’où notre grosse implication avec Microsoft.

Y a-t-il des liens capitalistiques entre les sociétés ?  

Pas du tout. Simplement, nous sommes un des plus gros partenaires «Gold», le niveau supérieur le plus élevé de partenariat avec Microsoft. On est un «cloud solution provider», c’est-à-dire que l’on héberge les solutions de Microsoft sur le cloud et on les vend directement à nos clients et à nos revendeurs sur un portail. On a signé cet accord de partenariat avec Microsoft en 2017. Nous sommes présents en Afrique dans 14 pays.

À partir du moment où on a une fibre de qualité, on peut avoir accès au cloud, c’est bien ça ?

C’est bien ça. Liquid a commencé comme un opérateur assez classique, mais plutôt orienté vers les opérateurs mobiles et les gouvernements. En fait, de nombreux opérateurs mobiles utilisent le réseau que Liquid a déployé en Afrique. On a déployé cette fibre depuis le Cap jusqu’au Caire. Elle traverse toute l’Afrique, et part dans différents pays de l’Afrique australe, le Botswana, la Zambie, et le Zimbabwe, pays d’origine de la société. Puis l’Afrique de l’Est, l’Ouganda, la Tanzanie, le Sud-Soudan, le Rwanda et le plus gros pays pour notre entreprise, la RDC. C’est le plus gros pays en taille, mais aussi en potentiel parce que la RDC est en plein développement. La fibre qu’on y a installée contribue au développement du pays et des infrastructures. Cette fibre-là n’offre pas tout simplement l’accès à l’internet, mais aussi d’autres services achetés en ligne et qui vous permettent d’avoir l’accès à l’internet avec Excel, Word et tout ce qu’on connait de Microsoft. On propose également des «services managés» pour gérer tous les réseaux de l’entreprise pour le compte d’un client. 

Vous avez parlé de votre réseau de fibre. Il vous appartient en propre ?

Nous bâtissons 10 000 km de fibre en RDC. Aujourd’hui, on a environ 6 000 km et nous commençons des travaux pour atteindre de nouvelles villes. En plus de ce qui nous avons déjà, il y aura Kindu, Tshikapa et les villes du nord. Liquid gère plus de 100 000 km de fibre en Afrique.

 

Vous avez des projets pour accompagner Google ou Facebook, j’aimerais que vous nous en parliez. Quelle est votre vision sur les cinq ans à venir ?

Dans le groupe Liquid, on a aussi des participations sur certains câbles sous-marins. C’est une activité à part, cela permet de sécuriser notre backbone et faire grandir notre réseau. On a des accords avec Google et Facebook, qui arrivent avec leurs propres câbles. 

Et quel est votre rôle ?

LIT est responsable de l’atterrage du câble de Google qui va arriver en RDC, il est déjà au Togo. Lorsqu’il va débarquer à Moanda, c’est nous qui allons le prendre en charge. On a aussi signé un contrat avec Facebook pour déployer une fibre optique pour leur compte entre Kananga et Bukavu, en passant par Mbuji-Mayi et les villes qui sont sur la route. Dans chaque ville, on construit une boucle locale qui dessert la ville traversée. En RDC, on a trois gros types de clients, la partie opérateur et gouvernement, la partie entreprise et la partie fibre à la maison qui a débuté à Kinshasa et bientôt lancée à Lubumbashi. On amène l’internet par fibre directement dans les foyers. La volonté de notre société est de tout faire pour connecter les Africains et faire progresser la technologie dans les pays où l’on est présent.

Cela veut dire la possibilité d’avoir enfin un internet haut débit et regarder la télévision via la fibre ?

Sans avoir accès aux satellites et sans utiliser la 4G. Aujourd’hui, vous avez des solutions d’internet à la maison. Par contre, vous êtes sur un réseau qui est très utilisé. Si vous êtes près d’une route par exemple, vous aurez beaucoup d’abonnés à un moment donné de la journée. On le voit bien à Kinshasa, tout le monde est sur le réseau et il devient encombré. Mais là, vous aurez un accès par fibre avec des tarifs très intéressants. Vous avez accès à différentes offres en fonction des besoins du foyer.

Vous pouvez nous donner une idée du prix pour la maison ou pour une PME ?

Les prix FTTH résidentiels sont à 85 et 110USD. Pour les PME, cela va de 130 à 200USD. Le partage pour les PMEs est moindre donc la vitesse est plus élevée et plus constante. 

Vous serez à la DRC mining week ? 

Oui, puisqu’on est en train de travailler pour pouvoir être présent pendant l’événement. Il faut savoir que nous avons de grosses ambitions dans la région du Haut-Katanga et du Lualaba, dans les mines. D’ailleurs, nos routes de fibre sont en direct avec les pays où se situent les sièges de grandes sociétés minières comme la Chine et l’Afrique du Sud. 

 

Vous êtes présents hors de Kinshasa ?

Nous avons notre bureau à Lubumbashi, en centre-ville. C’est là où est basé aussi notre responsable du service pour tout le pays. Pour nous, c’est un message très fort d’indiquer que nous sommes présents sur Lubumbashi et que les décisions sont prises là-bas avec des ingénieurs, des techniciens, des commerciaux et des installateurs agréés. Nous avons une équipe à Kolwezi où nous allons ouvrir un bureau, et peut-être à Bukavu. Nous sommes déjà à Goma.

Un dernier mot, LIT dans 5 ans ?

Dans un horizon de 5 ans, vous pourrez voir des fibres optiques de Liquid partout en RDC soit via les opérateurs mobiles qui déploient leurs réseaux à travers le nôtre soit en direct avec Liquid Intelligent Technologies.

 

source: M&B

Francis Diébédo Kéré premier africain consacré par le prix Pritzker

VLISCO CONGO , Une success story Congolaise