La Belgique a restitué la dépouille de Patrice Lumumba à sa famille et à la RDC, plus de 61 ans après sa mort, lundi 20 juin à Bruxelles. Il s’agit d’une dent conservée toutes ces années par l’un des policiers belges qui avaient été chargés de faire disparaitre toute trace le héros national de l’indépendance de la RDC.
« Père, nos cœurs ont saigné 61 ans durant. Nous pleurions ta disparition sans avoir fait l’oraison funèbre », a rappelé Julianna Lumumba, fille du premier Premier ministre congolais. « Père, comment es-tu mort ? On ne sait pas. Quand es-tu mort ? On ne sait pas. Où as-tu été assassiné ? On ne sait pas. Qui t’ont assassiné et pourquoi ? On cherche encore », a-t-elle interrogé. « Tout ce que nous savons, ce que tu as été condamné par tes bourreaux à demeurer un défunt sans inhumation, un corps sans chair ni ossements, une âme en perpétuelle errance, un héros sans panthéon. »
La cérémonie s’est déroulée en présence de la famille de Patrice Lumumba, des autorités belges et congolaises. Alexander de Croo, Premier ministre belge, devant la famille de Patrice Lumumba, a « réitéré les excuses du gouvernement ». Il a évoqué les regrets et la responsabilité morale des dirigeants belges dans cet assassinat. « Un homme a été assassiné pour ses convictions politiques, ses propos, son idéal. Pour le démocrate que je suis, c’est indéfendable, pour le libéral que je suis, c’est inacceptable. Et pour l’humain que je suis, c’est odieux », a-t-il déclaré dans les propos rapportés par RFI. Il a répété plusieurs fois, dans une anaphore, que cette restitution était bien trop tardive.
Une cérémonie d’inhumation sera organisée à Kinshasa, le 30 juin, pour les 62 ans de la fête nationale de l’indépendance de la RDC. Tout au long de la semaine précédente, le cercueil marquera des haltes sur les lieux emblématiques du parcours personnel et politique de l’ancien leader du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC).
M&B