D’après la Banque Africaine de Développement, les besoins africains en matière de lutte contre le changement climatique concernent principalement le financement de l’atténuation des catastrophes climatiques, le financement pour faire face aux pertes et préjudices et celui pour l’adaptation aux changements climatiques.
L’Afrique a besoin de 1 300 à 1 600 milliards $ de financement entre 2020 et 2030 pour faire face de manière efficace au changement climatique, selon le rapport sur les perspectives économiques africaines en 2022 de la BAD.
Sur ce montant, 715 milliards $ sont nécessaires pour l’atténuation des effets du changement climatique, 1,3 milliard $ pour les besoins techniques et technologiques, entre 289 et 440 milliards $ pour les pertes et préjudices alors qu’entre 259 et 407 milliards $ seront nécessaires pour financer l’adaptation climatique. Sur ce dernier point, c’est d’ailleurs l’Afrique de l’Est qui enregistre le coût d’adaptation le plus élevé (jusqu’à 143 milliards $).
« Cette région exige aussi la plus importante contribution des ressources internationales (58,2 à 91,5 milliards d’USD) pour répondre à ses besoins en matière d’adaptation », indique la BAD qui justifie cette estimation par la grande vulnérabilité de la région aux changements climatiques, comparée à sa moindre résilience et à sa faible préparation.
Multiplication des catastrophes naturelles
Le rapport de la BAD intervient alors que le sous-financement de la réponse mondiale et particulièrement africaine aux changements climatiques continue d’être déploré par de nombreuses organisations internationales. Malgré la promesse des pays riches d’accorder 100 milliards $ par an aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique, cet objectif n’a jamais été atteint.
Pourtant, les catastrophes continuent de prendre de l’ampleur notamment avec les sècheresses et invasions de criquets en Afrique de l’Est, les cyclones au Mozambique, au Malawi et à Madagascar, ou encore les inondations en Afrique du Sud qui ont tué plus de 435 personnes en début d’année. À titre comparatif, pour lutter contre la Covid-19, près de 17 000 milliards $ ont été mobilisés entre 2020 et 2021, et à 90% par les pays riches.
« Si le ratio des engagements internationaux sur les engagements nationaux reste constant, au niveau de 2020 (64% des coûts couverts par des sources internationales et 36% par des sources nationales), le déficit de financement de l’adaptation en Afrique provenant de sources internationales est compris entre 166 et 260 milliards d’USD en 2020–2030 » précise la BAD.
« Au cours de la même période, le montant cumulé des ressources internationales nécessaires à l’adaptation dans les 5 principaux secteurs prioritaires est estimé entre 9 et 14 milliards USD pour l’agriculture, 6,7 à 10,6 milliards USD pour l’eau et l’assainissement et 4,48 à 7 milliards USD chacun pour la santé, l’énergie, la biodiversité et les écosystèmes ».
Moutiou Adjibi Nourou
M&B