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Evodie Tshimanga Accompagner les femmes : la vocation de la fondation Angèle Musasa

M&B a rencontré Evodie Tshimanda, Présidente de la Fondation Angèle Musasa. Elle se confie sur ce projet qui lui tient à cœur, lancé officiellement lors d’un gala le 29 juin au Pullman Grand Karavia de Lubumbashi.

M&B a rencontré Evodie Tshimanda, Présidente de la Fondation Angèle Musasa. Elle se confie sur ce projet qui lui tient à cœur, lancé officiellement lors d’un gala le 29 juin au Pullman Grand Karavia de Lubumbashi.

Pouvez-vous nous présenter votre profil ?

 Evodie TSHIMANGA, j’ai 33 ans. Avocate, avec une expérience en banque et entrepreneuriat depuis 10 ans. Je suis également Fondatrice et présidente de la Fondation Angèle MUSASA. Je viens d’une fratrie de sept enfants où je suis la première des filles.

Parlez-nous de la fondation Angèle MUSASA

 Angèle MUSASA est une fondation créée en mai 2022. Le lancement officiel des activités interviendra le 29 juin prochain. Pour commencer, Angèle MUSASA est le nom de ma défunte mère, qui nous a quittés récemment. Depuis toujours, elle était une femme autonome, qui poussait les autres à l’autonomisation, à produire de leurs 10 doigts, à contribuer à la transformation de la société, de son environnement.

C’est d’elle que je tiens ça et c’était une manière pour moi de l’honorer en lançant cette fondation et surtout de continuer son œuvre. À l’époque, j’accompagnais déjà les femmes, mais en sa mémoire, j’aimerais que ce soit désormais à travers une fondation qui porte son nom. Nous nous sommes donnés pour objectif de rendre autonomes les femmes autant que l’on peut.

La fondation s’assigne les objectifs suivants :

  • Accompagnement des femmes maraichères
  • Accompagnement des femmes en milieu carcéral
  • Formation de toutes les femmes vulnérables

 Comment comptez-vous vous y prendre pour rendre les femmes autonomes, en particulier celles qui sont dans le milieu carcéral ?

Le premier point concerne d’abord les femmes maraichères, que l’on voudrait accompagner pour qu’elles quittent l’agriculture de survie pour passer à l’agriculture business qui deviendra leur métier et pas seulement leur moyen de survie.

 Nous avons une équipe des femmes que nous encadrons dans le village de MUTAMBALILE à quelques kilomètres de Lubumbashi. La fondation a acquis des champs pour pouvoir les accompagner dans leurs activités et aussi dans leurs formations pour qu’elles apprennent à épargner de l’argent, à investir. Bref, à évoluer.

Vous évoquez la formation et des femmes en milieu carcéral, avec quels partenaires allez-vous travailler ?

Nous souhaitons bien sûr avoir des partenaires, mais avant cela, il nous faut de la volonté interne. Par rapport aux femmes en milieu carcéral, vous n’allez pas me contredire si je vous dis que beaucoup de personnes entrent en prison pour les délits bénins et elles en sortent plus abimées. Parce que la prison vous change, elle vous demande de vous adapter pour survivre.

Pour le moment, nous avons répertorié 51 femmes dans la prison de Kasapa et nous comptons leur apporter un accompagnement psychologique. Parce que tout part de là.

Si on est bien psychologiquement, on a la possibilité d’apprendre un nouveau métier. Il y a toujours un regard de la société après la sortie de la prison, ce regard est tel que cette personne ayant fait de la prison viendra déposer un CV pour demander un emploi aura toujours un jugement de la société pour un fait pour lequel il aura déjà payé.

Il est important qu’elle trouve les moyens de rebondir d’elle-même et c’est là qu’intervient la Fondation Angèle MUSASA.

Quand vous parlez de la fondation, vous dites « nous », qui est derrière la Fondation Angèle MUSASA ?

Je ne suis pas seule dans la fondation, j’ai tous mes frères et sœurs. Donc une fondation familiale pour l’instant.

Qu’est-ce qui distingue la Fondation Angèle MUSASA des autres ?

C’est une fondation de plus parce qu’elle n’est pas la première. Mais c’est une fondation qui veut accompagner réellement ces femmes-là. Ne pas s’enrichir sur le dos de la fondation. Je serais contente qu’une personne se dise qu’elle est devenue autonome grâce à nous.

En termes de projection, vous êtes sur du court terme ou du long terme ?

 Pour les femmes maraichères, on reste avec elles pendant trois mois. Parce qu’il faut qu’on arrive à agrandir le nombre. On va prendre le premier lot, après on va les accompagner sur le volet logistique pour nous permettre de nous réinvestir sur le deuxième lot.

Celles du premier lot seront les formatrices de deuxième lot et ça sera comme un petit comité.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec les femmes qui sont en prison, pour leur formation et non pas celles qui subissent par exemple des violences ?

 Pour ne pas être juste une fondation de plus.

 Un dernier mot sur votre fondation ?

La fondation est encore un bébé, nous aurons besoin de donateurs pour pouvoir nous accompagner. Nous avons la volonté, les idées, la hargne, par contre nous aurons besoin de l’aide extérieure parce que nous n’avons pas d’expertise pour tout. Les conseils, les accompagnements seront les bienvenus. Nous restons ouverts aux propositions du genre à nous faire évoluer et nous espérons que le créateur nous accompagnera pour que notre mission soit louable.

Entretien réalisé par Iragi Elisha pour M&B

 Photo @PhotoAfricaInside

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