Premier producteur de brut d’Afrique, le Nigeria perd chaque jour des centaines de milliers de barils volés au large ou siphonnés sur les pipelines pour être ensuite revendus au marché noir. Le pays a vu l’Angola lui chiper la place de premier producteur de pétrole sur le continent.
Officiellement, la compagnie nationale de pétrole, NNPC, a révélé une perte de 470 000 barils de pétrole brut par jour, ce qui représente environ 700 millions de dollars par mois. Elle affirme que cela s’ajoute aux problèmes de sécurité qui entravent la production de pétrole dans certains terminaux. Résultat : la production totale de pétrole et de condensats du Nigeria a chuté à un creux annuel de 1,18 million de bpj en août, soit moins que son quota OPEC de 1,8 million de bpj.
Depuis 2020, la production pétrolière du Nigeria ne cesse de baisser et elle atteint désormais son plus bas depuis plus de 30 ans. Au mois d’août, la production pétrolière nationale s’élevait à seulement 972 000 barils par jour, soit 112 000 de moins qu’au mois de juillet indique RFI.
Les données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont également montré que la production n’était jamais tombée en dessous de 1,4 million de bpj, même au milieu de ce qui était considéré à l’époque comme des attaques militantes paralysantes dans le delta du Niger.
Ce déclassement du Nigeria au profit de l’Angola met en lumière le marasme économique qui perdure dans la première économie d’Afrique. « Nous ne permettrons pas à quelques criminels d’avoir un accès illimité à l’approvisionnement en pétrole brut de la nation », a affirmé le président Buhari, cité par Le Point Afrique. « J’ai donc ordonné à nos agences de sécurité de mettre rapidement un terme aux activités de ces vandales dans le delta du Niger », dans le sud-est, a-t-il assuré dans un communiqué.
Le Point Afrique et RFI