Le scientifique suédois Svante Paabo a reçu lundi le prix Nobel de médecine 2022 pour ses découvertes sur l’évolution de l’homme, qui ont fourni des informations essentielles sur notre système immunitaire et sur ce qui nous rend uniques par rapport à nos cousins disparus, a déclaré le jury du prix.
Paabo a été le fer de lance du développement de nouvelles techniques qui ont permis aux chercheurs de comparer le génome de l’homme moderne et celui d’autres hominines – les Néandertaliens et les Denisoviens.
“Les découvertes révolutionnaires de Svante Paabo ont apporté de nouvelles connaissances importantes sur notre histoire évolutive”, a déclaré Anna Wedell, présidente du comité Nobel.
Si les ossements des Néandertaliens ont été découverts pour la première fois au milieu du 19e siècle, ce n’est qu’en découvrant leur ADN – souvent appelé le code de la vie – que les scientifiques ont pu comprendre pleinement les liens entre les espèces.
Ils ont notamment pu déterminer le moment où l’homme moderne et l’homme de Neandertal ont divergé en tant qu’espèce, il y a environ 800 000 ans,
“Paabo et son équipe ont également découvert de façon surprenante qu’un flux génétique s’était produit entre les Néandertaliens et les Homo sapiens, ce qui prouve qu’ils ont eu des enfants ensemble pendant les périodes de coexistence”, a déclaré M. Wedell.
Ce transfert de gènes entre les espèces d’homininés affecte la façon dont le système immunitaire des humains modernes réagit aux infections, telles que le coronavirus. Les personnes vivant en dehors de l’Afrique possèdent 1 à 2 % de gènes néandertaliens.
Peu de femmes
Le prix Nobel de médecine, qui s’accompagne d’une récompense de 10 millions de couronnes (environ 920 000 euros), avait été décerné l’année dernière aux Américains Ardem Patapoutian et David Julius pour leur découverte sur la façon dont le système nerveux transmet la température et le toucher.
Des chercheurs américains ou domiciliés aux Etats-Unis, de sexe masculin, dominent encore largement les Nobel scientifiques ces dernières décennies, malgré les efforts des jurys pour sacrer davantage de femmes. Le millésime 2021 des Nobel n’avait pas dérogé à la règle, avec douze lauréats et une seule lauréate. Tous les prix scientifiques avaient été attribués à des hommes.