Un deuil national de trois jours a débuté samedi en République démocratique du Congo après le massacre présumé de civils dans l’est du pays pour lequel le gouvernement évoque maintenant un bilan de «plus d’une centaine» de morts.
L’armée et les autorités de la RDC avaient accusé jeudi les rebelles du M23 d’avoir «lâchement assassiné» au moins 50 civils deux jours auparavant à Kishishe, un village du territoire de Rutshuru situé à environ 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Le M23 a contesté être l’auteur de cette tuerie, dont le bilan est difficile à établir de source indépendante faute d’accès à cette zone sous contrôle rebelle.
Lors du conseil des ministres qui s’est tenu vendredi, «le président de la République a dénoncé dans les termes les plus fermes le massacre contre plus d’une centaine de compatriotes à Kishishe, victimes de la barbarie» du M23, selon le compte rendu lu dans la soirée par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
«En leur mémoire», le président Félix Tshisekedi, «a chargé le gouvernement de décréter trois jours de deuil national à observer à partir de ce samedi 3 décembre», a-t-il poursuivi, précisant que les drapeaux seraient mis en berne sur tout le territoire durant cette période.
Le deuil s’achèvera lundi avec l’organisation d’un «téléthon» destiné à collecter des fonds pour «la réponse humanitaire» à apporter aux victimes des violences dans l’est du pays, a ajouté le porte-parole.
Depuis que des informations ont fait état de ce massacre, les appels à une enquête indépendante se sont multipliés.
Lors du même conseil des ministres, le président «a demandé à la ministre de la Justice d’ouvrir sans délai une enquête au niveau interne et en même temps d’oeuvrer en faveur d’une enquête internationale pour faire la lumière sur ce crime de guerre», a encore déclaré le porte-parole.
Le M23, une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013, a repris les armes en fin d’année dernière. Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir, de l’armer et même de combattre à ses côtés, ce que Kigali dément.
Par Le Figaro avec AFP