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En Turquie et en Syrie, les morts se comptent en milliers après deux tremblements de terre survenus lundi

Dans le sud-est de la Turquie, épicentre des deux tremblements de terre survenus lundi matin, le bilan s’élève à au moins 3 419 morts et près de 16 000 blessés. La Syrie voisine compte, elle, au moins 1 602 morts et plus de 3 500 blessés.

Ercin Erturk / Anadolu Agency (Photo by Ercin Erturk / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP)

Plus de vingt-quatre heures après les premières secousses d’un séisme dévastateur qui a frappé le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine, suivies quelques heures plus tard, d’un second tremblement de terre de grande ampleur, le bilan provisoire des victimes s’établit, mardi 7 février au matin, à près de 5 000 morts et environ 19 500 blessés dans les deux pays.

La Turquie, où a été localisé, près de Gaziantep, l’épicentre du premier séisme, compte au moins 3 418 morts et près de 16 000 blessés, d’après l’Afad, organisme officiel de secours turc. En Syrie, le bilan s’élève, lui, au moins 1 602 morts et plus de 3 500 blessés, selon le gouvernement et les secouristes.

Le déploiement des secours a permis d’extraire 7 840 personnes des décombres en Turquie, où près de 5 000 bâtiments sont complètement effondrés, et où un grand nombre de personnes restent piégées sous les débris.

La course contre-la-montre et le froid s’est poursuivie toute la nuit dans les deux pays pour extirper des survivants. La pluie et la neige, tombée par endroits en abondance, et la baisse des températures, rendent la situation encore plus précaire, et accablent les rescapés grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés.

La crainte d’un bilan beaucoup plus élevé

Des secouristes sur les débris d’un immeuble à Adana, en Turquie, le 6 février. CAN EROK / AFP

Dans ces conditions, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l’Agence France-Presse (AFP), une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.

Partout, les secouristes et les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines, parfois à mains nues, en utilisant pour certains des seaux pour évacuer les débris. Mais le froid et la nuit compliquent les opérations de secours. Dans certaines zones, comme à Iskenderun et Adiyaman, en Turquie, les hôpitaux publics ont cédé sous l’effet des secousses.

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid.

L’aide internationale à la Turquie doit cependant commencer à arriver mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain, Joe Biden, a promis à son homologue, Recep Tayyip Erdogan, « toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit ». Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.

Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie, ensevelie sous la neige.

Un deuil national de sept jours

Un homme devant des immeubles détruits à Kahramanmaras, en Turquie, le 6 février. OZAN KOSE / AFP

Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide. En revanche, en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.

Les Nations unies ont également réagi, mais en insistant que l’aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés. Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe Etat islamique (EI) se sont évadés d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l’une de 7,8 survenues en pleine nuit, l’autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie.

Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l’aube. La plus forte, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 6 h 13 locales (4 h 13 à Paris) à 9 km au sud-est de Gölbasi, dans le Sud.

Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases, les collèges ou les mosquées afin d’héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d’habitants ont préféré passer la nuit dehors. Le chef de l’Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

Le Monde avec AFP

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