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TotalEnergies signe au Danemark l’un des plus grands projets de stockage du CO2 en Europe

Le géant pétrolier TotalEnergies a annoncé lundi avoir remporté au Danemark deux permis pour explorer le potentiel d’enfouissement de CO2 à plus de deux kilomètres sous le sol de la mer du Nord, avec, pour objectif, de taille, d’y emprisonner 5 millions de tonnes (Mt) par an à l’horizon 2030.

TotalEnergies détiendra 80% de ce projet baptisé Bifrost et en sera le futur opérateur.

Le géant pétrolier TotalEnergies a annoncé lundi avoir remporté au Danemark deux permis pour explorer le potentiel d’enfouissement de CO2 à plus de deux kilomètres sous le sol de la mer du Nord, avec, pour objectif, de taille, d’y emprisonner 5 millions de tonnes (Mt) par an à l’horizon 2030.

La mer du Nord est adaptée pour ce genre d’enfouissement parce que son sous-sol a les propriétés géologiques nécessaires, et car la région compte déjà de nombreux gazoducs et sites de stockages laissés par des décennies d’exploitation pétrogazière. Les permis remportés par TotalEnergies portent sur une surface de plus de 2.000 km2, à environ 250 km de la côte occidentale danoise. La zone inclut les champs gaziers de Harald, opérés par TotalEnergies, ainsi qu’un aquifère salin susceptible d’accueillir les volumes stockés, explique le groupe français.

Les projets de captage et stockage de carbone («CCS»), encore très coûteux et à leur frémissement, visent à capter puis emprisonner le CO2, source de réchauffement planétaire et émis en particulier par l’exploitation des énergies fossiles et l’industrie lourde.

Une fois capté à la source, par exemple sur des sites industriels, ce gaz à effet de serre doit être transporté (par bateaux ou d’anciens gazoducs) pour être stocké dans des réservoirs (cavités géologiques, gisements pétrogaziers épuisés…).

Au Danemark, TotalEnergies détiendra 80% de ce projet baptisé Bifrost (avec l’entreprise publique Nordsøfonden, à 20%), et en sera le futur opérateur. Aucun chiffre sur le coût ou le financement n’a été communiqué. Avec un autre projet danois, baptisé Greensand et mené par INEOS et Wintershall DEA, jusqu’à 13 milions de tonnes de CO2 pourraient être capturés annuellement.

«Le sous-sol danois ouvre les portes à une nouvelle aventure commerciale verte avec une clientèle à travers toute l’Europe», s’est félicité le ministre du climat et de l’énergie, Lars Aagaard. «L’industrialisation du stockage du CO2 signifie qu’il sera désormais (…) moins coûteux pour nous d’atteindre nos objectifs climatiques», a-t-il ajouté, alors que le Danemark vise la neutralité carbone dès 2045.

TotalEnergies devra d’abord mener des évaluations détaillées «pour développer un projet susceptible, à terme, d’assurer le transport et le stockage permanent de plus de 5 Mt CO2/an». Il devra notamment déterminer si le gazoduc existant peut être reconverti. L’objectif est de réaliser en 2025 un premier forage dans l’aquifère, entre 2 et 3 km sous les fonds marins, explique Martin Rune Pedersen, dirigeant de TotalEnergies au Danemark.

D’autres projets importants de CCS sont en cours, notamment en Norvège avec le projet «Northern Lights» qui doit démarrer en 2024, et vise à terme une capacité allant jusqu’à cinq millions de tonnes. Pour cela, de premiers accords commerciaux ont été signés avec des fabricants d’engrais, industrie très émettrice.

TotalEnergies pour sa part participe désormais à quatre projets de ce type, tous en mer du Nord, le projet danois Bifrost, le Northern Lights norvégiens, le projet NEP au Royaume-Uni et le projet Aramis aux Pays-Bas (qui vise pour 2030 une capacité allant jusqu’à 8 Mt/an).

Face à l’ampleur du réchauffement climatique, les experts climat de l’ONU (Giec), ont estimé pour la première fois, dans leur dernier rapport de référence, que le monde devra recourir au captage et stockage du CO2, quel que soit le rythme auquel il parvient à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Quelque 40 milliards de tonnes de CO2 sont émis chaque année mondialement.

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