Dans un communiqué, daté de mardi, la Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi (STL) a annoncé qu’elle a obtenu le financement de la nouvelle phase de son développement industriel, pour un montant total d’investissement de 75 millions de dollars US.
Cette phase 2 comprendra, selon STL, la construction d’une nouvelle unité hydro-métallurgique située sur les anciennes installations de la Gécamines à Lubumbashi, pour la production, à partir d’août 2023, de cathodes de cuivre, d’hydroxyde de cobalt, d’un précipité de germanium, d’un concentré d’argent et d’oxydes de zinc. Pour la première fois, la transformation des alliages sera réalisée sur le continent africain, a fortiori par un acteur africain, pour en extraire la valeur ajoutée.
« Cette opération est une nouvelle démonstration de la capacité des acteurs congolais, qu’il s’agisse d’acteurs miniers ou d’institutions financières, à finaliser des opérations de marché. Notre souhait est évidemment d’intégrer encore plus profondément la chaîne de valeur de la production minière vers des produits à forte valeur ajoutée », a déclaré le président du conseil d’administration de la STL, Guy-Robert LUKAMA NKUNZI.
Entrer sur le marché mondial de semi-conducteurs
STL deviendra également un acteur majeur dans la production de germanium au niveau mondial, un métal essentiel pour la production de semi-conducteurs. Cette démarche concrétise la volonté de son actionnaire la Gécamines, et plus largement de l’État congolais, de mieux valoriser son patrimoine minier par la transformation locale de métaux raffinés, tout en prolongeant de 30 ans la durée de vie des installations de STL, indique l’entreprise. Gonzalo de OLAZAVAL, co-responsable mondial des métaux et des minéraux chez TRAFIGURA, s’est dit « heureux de soutenir STL dans le développement de ses capacités de traitement des concentrés métallurgiques en République démocratique du Congo, afin de permettre au pays de tirer davantage de valeur de l’exploitation de ses ressources naturelles ».
Une partie du financement a été assurée par la STL elle-même, sur ses fonds propres. Le solde a été financé par RAWBANK SA, qui a accordé un prêt, et TRAFIGURA, qui a renouvelé l’accord de remboursement anticipé existant de 20 millions de dollars en échange de l’extension du contrat commercial exclusif pour l’achat d’oxydes de zinc produits par l’usine de STL.
« Rawbank est fière d’avoir participé à l’expansion de la capacité de production de STL, ajoutant de la valeur localement aux minéraux que la RDC exporte sur les marchés mondiaux, tout en assurant une parfaite traçabilité des minéraux. C’est un impératif stratégique que la RDC soit en mesure de renforcer sa capacité à se positionner dans la chaîne de valeur pour la transformation de ses minerais » a indiqué Mustafa RAWJI, directeur général de RAWBANK.
M&B